La réussite des réformes constitutionnelles annoncées sous la Rupture préoccupe l’Agrégé de Droit public, Joël Frédéric Aïvo. Il a souligné la délicatesse du processus de révision constitutionnelle hier mardi lors de la Table ronde organisée à la Faculté de droit et de Science politique (Fadesp) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) sur les 27 ans de la Conférence des forces vives de la Nation.
Le Professeur Frédéric Joël Aïvo demande que les réformes constitutionnelles soient méthodiquement conduites. Pour lui, c’est une initiative importante qui nécessite assez de précautions. « La Constitution est-elle parfaite? Non. La Constitution du Bénin a des avantages mais présente des failles. Faut-il la réviser ? Faut-il l’ajuster ? Faut-il la rendre perfectible? Sans doute oui. Je pense qu’il faut rappeler à tous ceux qui peuvent en parler, à tous ceux qui en parlent que la révision de notre Constitution est un acte extrêmement grave. Il ne s’agit pas de la ratification d’un accord de prêt. Il ne s’agit pas de la ratification d’un don. Il ne s’agit pas non plus de l’adoption de la loi des finances…», a-t-il lancé ce mardi à l’Uac. Et de poursuivre : « C’est la révision d’une Constitution qui a apporté à notre pays 26 ans de stabilité. Il faut sensibiliser tous ceux qui en parlent. Il faut qu’ils sachent que c’est un acte extrêmement grave qui doit se faire dans la mesure, sans remettre en cause l’équilibre de l’architecture. C’est fondamental». Pour le Doyen de la Fadesp, le processus annoncé ne doit pas détruire le riche héritage légué par la Conférence nationale. La Constitution du 11 décembre 1990, selon lui, est toujours célébrée sous d’autres cieux puisqu’elle bat tous les records. «Il faut que la main qui veut la (Constitution, Ndlr) toucher soit une main sage et que le processus soit visible et participatif», ajoutera le Professeur Aïvo.
Allégresse SASSE