L’école béninoise, en l’occurrence le sous-secteur des enseignements maternel et primaire retombe dans le débrayage cyclique habituel. Quelques jours seulement après les accords ayant mis fin à la paralysie de trois semaines, les enseignants renouent avec une nouvelle fronde dès mardi prochain et ce, suite au non-respect des engagements pris lors de la dernière rencontre de négociation avec leur ministre de tutelle. C’est ce qui ressort de l’assemblée générale tenue ce mardi 28 février 2017 à l’école urbaine centre de Porto-Novo.
Deux assemblées générales ont permis aux acteurs de la craie et du tableau de dénoncer ce qu’ils appellent la mauvaise foi et le marché de dupe du Ministre Salimane Karimou quant au respect de la parole donnée. Il s’agissait pour les organisateurs, de rendre compte des activités menées par la commission devant élaborer l’avant-projet des statuts particuliers des enseignants les mardis 21 et 28 Février 2017. Malheureusement selon Joseph Aimansè, président du comité des luttes des départements de l’Ouémé et du Plateau, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs d’où le cinglant camouflet pour le Ministre Salimane. Le mouvement de grève reprend donc dès mardi prochain et pour 72 heures par tacite reconduction. Pour rappel, les enseignants étaient en mouvement de grève depuis la fin du mois de janvier 2017 pour exiger le rapportage de deux décrets essentiels. Il s’agissait du retrait des conseillers pédagogiques et des inspecteurs admis à la retraite du corps de contrôle des enseignants et la relecture des statuts particuliers des enseignants. Le débrayage devenu de plus en plus corsé au fil des jours, obligea Salimane Karimou, Ministre des enseignements maternel et primaire à revenir sur ces décisions. Les retraités sont ainsi retournés chez eux suite aux conclusions de la dernière rencontre de négociation du 1er Février 2017 entre le Ministre et ses partenaires sociaux suivi d’un mémorandum de 15 jours pour installer une commission mixte devant étudier lesdits statuts. Après la date du 15 février convenue, les syndicalistes ont tenu à rendre compte à leurs mandants. On retient selon le porte-parole que le Ministre Salimane continue de jouer au chat et à la souris. L’autorité aurait attendu la dernière semaine de la date buttoir pour inviter la commission mais pour un résultat zéro.’’ La commission ne s’est pas encore réunie de façon formelle à ce jour pour une issue favorable aux enseignants’’ selon les animateurs de l’assemblée générale de ce mardi 28 février 2017. A tour de rôle, les intervenants ont décidé la reprise des mouvements de grève pour, disent-ils,’’ forcer la main au Ministre des enseignements maternel et primaire’’. Ils ont d’ailleurs donné de la voix hier mercredi à la bourse du travail à Cotonou et annoncé une nouvelle assemblée générale demain vendredi.
Charles Honvoh