La mise en œuvre annoncée du projet ‘’asphaltage’’ sur le territoire du Grand Nokoué à savoir, Cotonou, Abomey-Calavi, Ouidah, Sèmè-Podji et Porto-Novo, suscite des inquiétudes à bien d’égards, surtout lorsque le conseil des ministres passe sous silence, les tenants et aboutissants de ce projet. A quoi rime la politique de recensement des ménages et des établissements humains installés sur le territoire du Grand Nokoué ? Le conclave gouvernemental ne situe aucunement sur les réelles motivations, encore moins sur les implications. Pourtant, il va falloir tenir un langage de vérité pour ne pas mettre les populations devant le fait accompli. Il y a lieu de clarifier les conditions de mise en œuvre de ce projet ainsi que celles relatives à ‘’la modernisation de la gestion des déchets solides et ménagers’’ qui y sera conjointement associée. Car, si la pertinence de l’‘’Asphaltage’’ sur le territoire du Grand Nokoué n’est plus à démontrer, il est tout aussi utile que les ménages soient renseignés au plus tôt sur les conditions de sa mise en œuvre et les répercussions. Quelles seront les obligations des ménages ? Il ne s’agira pas d’exiger en aval que les populations se soumettent à telles ou telles autres obligations, ou d’imposer des taxes auxquelles elles ne s’attendent pas. Que cache le flou entretenu à dessein autour des conditions de mise en œuvre de ce projet ? L’inquiétude est d’autant plus justifiée quand l’on apprend que ce marché a été confié depuis longtemps à un promoteur de médias résidant en Chine. Pourquoi ce promoteur ? Quel sera le coût de cette opération ? A quoi les populations doivent-elles s’attendre ? Le peuple veut voir tout l’iceberg et non sa partie émergée. D’ailleurs, il est incompréhensible que le gouvernement s’attarde et s’explique sur le projet : ‘’modernisation de la gestion des déchets solides et ménagers’’ qui sera exécuté sur le même territoire sans qu’aucune phrase du compte rendu du conclave gouvernemental ne situe sur le projet ‘’Asphaltage’’. Le gouvernement doit déballer le colis. Il ne faudrait pas revenir faire payer après aux ménages, dont on connait l’amaigrissement des bourses par ces temps de morosité économique, des taxes farfelues. Gouverner, c’est prévoir.
Arnaud DOUMANHOUN