Plusieurs boursiers du ministère de l’Enseignement supérieur ne savent à quel saint se vouer depuis plusieurs mois. L’Etat leur doit au moins 6 mois d’allocations.
Ce n’est pas du tout la joie dans le rang des doctorants boursiers des universités publiques du Bénin. Ils ont du mal à accélérer leurs travaux de recherche alors que l’année académique 2016-2017 s’est ouverte depuis près de quatre mois. Selon nos sources, ces doctorants n’ont perçu l’année écoulée que 6 mois d’allocations sur les 12 auxquels ils ont droit. Ils n’ont perçu aucun frais de laboratoire ni de recherche depuis 3 ans contrairement aux dispositions de plusieurs arrêtés. Pire, au ministère de l’Enseignement supérieur, des informations crédibles soulignent des risques d’abattement sur 3 des 6 mois d’allocations restants. Nos sources évoquent un abattement de 40% sur la ligne dédiée aux boursiers. Ce qui ne répond à aucune logique. L’Administration a préféré mettre en difficulté les jeunes doctorants dont les travaux piétinent depuis peu. Dans le même temps, sur le terrain, à part les travaux de recherche, ils conduisent des travaux dirigés et sont astreints à d’autres activités académiques. « Nous sommes en retard dans nos travaux, nous ne pouvons même pas payer nos frais d'analyses, les outils didactiques nécessaires. Nous sommes endettés. Du coup rien n'avance, nous sommes bloqués et étouffés », a déclaré un doctorant sous anonymat. Or l'arrêté numéro 47/2016 du rectorat de l’Université d’Abomey-Calavi stipule : « Tout dépassement des trois ans de thèse est suivi du payement intégral des frais de formation et d'inscription qui s'élève à 651 200 Cfa». Et visiblement, plusieurs doctorants risquent bien de se voir appliqués cet arrêté puisque la situation est déplorable. Nos sources affirment également que des boursiers ont bouclé leurs recherches mais ne peuvent soutenir parce qu’on leur réclame des frais de laboratoire s'élevant à plus d'un million F Cfa. Ce serait bien le cas à l’école doctorale de la Chaire internationale de physique mathématique et applications (Cipma). Par ailleurs, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas encore lancé le processus de renouvellement de bourses pour l’année académique en cours mettant ainsi en difficulté les doctorants devant faire leur réinscription. Face à leurs difficultés, ils n’ont que leurs yeux pour pleurer. A en croire nos sources, le Directeur des affaires financières du ministère de l’Enseignement supérieur n’est pas disponible à écouter les boursiers malheureux. La ministre Marie-Odile Attanasso non plus. Elle aurait refusé de les recevoir. La situation des doctorants boursiers est, en somme, bien invivable. Elle mérite bien la réaction des responsables en charge de la recherche scientifique.
M.M