Ça ne va pas à l’Ecole normale supérieure de Porto-Novo. Le Syndicat béninois des inspecteurs de l’enseignement secondaire, technique et professionnel (Sybiest) exige le retour aux normes des examens d’inspection générale pédagogique foulées au pied. Lire la correspondance adressée au Directeur de l’Ecole normale supérieure de Porto-Novo par le Secrétaire général du Conseil syndical national, Eustache Coovi Zinzindohoué.
Le Conseil Syndical national
A
Monsieur le Directeur de l’Ecole normal supérieure de Porto-Novo
Porto-Novo
Monsieur le Directeur,
Le Conseil syndical extraordinaire du Sybiestp réuni jeudi 27 février 2017 s’est penché sur les problèmes liés à la gestion pédagogique de la formation à l’Ecole normale supérieure de Porto-Novo.
En effet, depuis quelques années une pratique s’est répandue dans le déroulement de l’examen d’Inspection des stagiaires en fin de formation. Les jury d’inspection sont présidés par des professeurs d’université, qui ne sont pas des inspecteurs. Il faut se rendre compte que cette pratique a une histoire, étant entendu que la création de l’Ens dans un contexte d’inexistence d’Inspecteur a nécessité ce recours. Mais, du moment où avec les produits successifs de l’Ens, notre système a généré aujourd’hui plus d’une centaine d’Inspecteurs dans presque tous les domaines de compétences, le retour aux normes devrait être de mise. Qui plus est, notre système s’est doté à la maternelle, au primaire et au secondaire des Inspecteurs pédagogiques, seules garantes de la qualité des produits des Ecoles normales.
Nous comprenons que nos Ens sont tributaires de ce passage obligé sous la coupe exclusive des universités. Mais, ce que nous ne comprenons pas, c’est que des universitaires se prennent pour des Inspecteurs. Certain vont jusqu’à des insinuations du genre « c’set nous qui formons les Inspecteurs ». C’est un lieu commun les universitaires participent à la formations des Inspecteurs.
Mais, n’est-il pas vrai que ce n’est pas parce que le Professeur Titulaire de droit forme le Magistrat, qu’il peut agir en ses lieux et place ; ou que le magistrat forme le gendarme, qu’il ira se substituer à lui dans une brigade de recherches.
A regarder de près, nos Ecoles normales sont mal dirigées aujourd’hui. Elles le sont d’autant plus qu’elles font une abstraction notoire des garants de la qualité de leurs produits que sont les Inspecteurs. Ainsi, à chaque occasion ‘inspection, pourrait-on assister comme à une usurpation de rôles. La situation actuelle, qui fait à l’inspecteur des étudiants de la Faculté des Sciences et Techniques (Fast) de l’Uac, aurait pu bien se négocier si l’écoute comme vertu était au rendez-vous.
Le directeur de l’Ens de Porto-Novo a bien saisi l’Inspecteur général pédagogique (Igp) au sujet de ces inspections. Mais, à la Direction de l’inspection pédagogique, de l’innovation et de la qualité (Dipiq) afin qu’une bonne programmation soit fait, l’Ens est restée silencieuse, préférant faire des appels sur appels à des inspecteurs à titre individuel et mettre les Conseillers pédagogiques en bande pour des inspections dont les jurys seraient sans présidents. Ces agissements de la direction de l’Ens représentent ni plus, ni moins un mépris de l’Inspecteur pédagogique, qu’elle essaie de banaliser. Il s’agit là aussi d’une manœuvre qui jette du discrédit sur l’examen d’inspection. Pour preuve, pour les inspecteurs d’avril 2016 organisées par l’Ens de Natitingou, il est trouvé un Président de jury d’inspection, un universitaire qui a battu le triste record de huit (08) inspections en une journée, alors que les normes de l’Inspection Général prévoient un maximum de trois (03) pour une journée, sinon quatre (04) en cas d’acrobaties entre treize heures et quatorze heures. Et tenez-vous tranquille, cet universitaire a travaillé seul.
Nous nous retrouvons, comme vous pouvez le constater, dans un cercle vicieux où des gens pourtant bien au fait des innovations scientifiques, techniques et technologiques se refusent de regarder la réalité en face. L’Inspection générale pédagogique est la seule initiation garante des normes à l’enseignement secondaire. Il urge donc de retourner aux normes des examens d’inspection si tant est que l’objectif est de garantir la qualité à l’école.
Monsieur le Directeur de l’Ens, nous vous saurons gré des dispositions que vous prendriez en vue du bon déroulement de ces activités si attendues par tous les acteurs de l’école.
Fait à Cotonou, le 24 février 2017
Pour le Conseil syndical national
Le Bureau directeur national,
Le Secrétaire général
Eustache Cowovi Zinzindohoué