Le président de l’Assemblée nationale du Bénin, Me Adrien Houngbédji, a procédé hier à Agoué dans la Commune de Grand-Popo à l’ouverture d’un séminaire placé sous le thème : « Amélioration de la représentation de la femme au Parlement ». Organisé par le bureau de l’institution, ledit séminaire a pour objectif principal de réfléchir sur la problématique de la représentativité des femmes au sein du Parlement béninois et de dégager un consensus sur le contenu d’une proposition de loi à soumettre à cet effet à la plénière. Mais de façon spécifique, il vise à renforcer la compréhension des députés béninois sur les enjeux d’une représentation substantielle des femmes au sein de l’Assemblée nationale, à les sensibiliser sur les initiatives régionales et internationales en rapport avec la problématique, à renforcer leurs compétences sur l’adoption d’un cadre législatif favorable à la promotion de la représentation des femmes, à identifier les mesures qui permettront au Bénin de renforcer la participation des femmes au sein de l’Assemblée nationale et à identifier les étapes pour une mise en œuvre effective d’une loi qui corrige la situation des femmes au Parlement. Pour ce faire, plusieurs communications sont prévues pour les deux jours que va durer le séminaire. Il s’agit notamment des communications sur : « Le rôle de la femme dans l’histoire politique du Bénin et sa place dans l’action publique » : « Le Code électoral du Bénin la représentation nationale », et « La femme dans les Parlements : analyse régionale et mondiale ». Par ailleurs, il est à noter que cet atelier qui a connu la participation des acteurs de la société civile rentre dans le cadre de la mise en œuvre de l’axe stratégique N°9 du Plan stratégique de développement et de modernisation de l’Assemblée nationale intitulé : « Promotion du genre et des droits humains au regard des valeurs éthiques, morales de la culture béninoise et universelles ».
Me Adrien Houngbédji tire la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation
Dans son discours à l’ouverture du séminaire, le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, a attiré l’attention de ses collègues sur la nécessité d’accélérer le processus de l’amélioration de la représentativité des femmes au Parlement. D’abord, il s’est réjoui que ledit séminaire se tient à la veille de l’édition 2017 de la Journée internationale de la femme (Jif) placée sous le thème : « Les femmes dans un monde en évolution : Une planète 50-50 d’ici 2030 ». Ensuite, il a peint un tableau peu reluisant de la situation du Parlement du Bénin dans le monde en matière de représentation des femmes. A en croire ses propos, le Parlement béninois ne compte que 8,4% de femmes. Ceci, loin derrière le Rwanda avec 63,8%, le Sénégal avec 42,7%, l’Afrique du Sud avec 41,8%, le Cameroun avec 31,1%, le Togo avec 17,6%, et le Niger avec 14,6%. Poursuivant dans le même sens, Me Adrien Houngbédji, a confié à ses collègues que dans un récent rapport de l’Union interparlementaire (Uip) datant de janvier 2017, il a été révélé que le Parlement du Bénin occupe le 172ème rang sur 193 Parlements dans le monde en ce qui concerne le ratio hommes-femmes au Parlement. Toujours selon lui, si tant est que les hommes ont peur de voir les femmes prendre leur place, l’Assemblée nationale du Bénin peut aller jusqu’à 107 membres dont 24 sièges réservés d’office à des femmes. Par ailleurs, il n’a pas manqué de rappeler que le faible taux de représentativité des femmes au Parlement du Bénin n’est pas sans conséquences pour l’institution. Au nombre de celles-ci, il a cité la perte de certains financements extérieurs, qui ne fera qu’hypothéquer le Plan stratégique de développement et de modernisation de l’Assemblée nationale du Bénin. Aussi, a-t-il rassuré que la contribution de la femme au développement économique et social est aujourd’hui largement documentée ; ce qui justifie pleinement l’importance de sa grande représentation dans les instances de prise de décisions.
Karim O. ANONRIN