Du jeudi au vendredi dernier, les députés étaient réunis en séminaire à Millenium Popo Beach Hôtel de Grand Popo pour appréhender les contours d’une proposition de loi portant égalité d’accès aux fonctions politiques entre homme et femme ou modifiant le code électoral, tout en spécifiant sur l’amélioration de la représentation de la femme au Parlement.
Les députés de la 7ème législature ont abordé les contours et la possibilité de porter le nombre minimal de femmes à l’Assemblée nationale à 24, soit une par circonscription électorale. En effet, le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji lors de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2016 a plaidé pour le vote dans les meilleurs délais de cette proposition de loi qui vise à régler la discrimination faite aux femmes quant à leur représentation dans les instances de décisions. Avec ce texte, le Parlement béninois pourrait régler la fausse note en ce qui concerne le taux de représentation des femmes au Parlement. Pour la législature en cours, sur 83 députés, on ne compte que 7 femmes. Ce qui fait du Bénin, un mauvais exemple dans la sous-région. Selon les chiffres avancés par le Président de l’Assemblée nationale, les femmes font 63% du Parlement du Rwanda, 44% au Sénégal, 17,5% au Togo et 15% au Niger. Son engagement tient compte des faits probants. «Une étude de l’Union Interparlementaire réalisée en janvier 2017, fait ressortir que le Bénin est classé 172ème sur 193 pays en ce qui concerne la représentation féminine au parlement. Les nombreux colloques, ateliers et séminaires organisés aussi bien par des structures étatiques, que par la société civile en vue de promouvoir la femme, son émancipation, sa participation aux instances de prise de décision, en disent long sur l’acuité du problème et sur la nécessité d’offrir à nos sœurs l’opportunité de faire leurs preuves.»
L’espoir que nourrit la deuxième personnalité de l’Etat a été résumé comme suit: «cet atelier, je l’espère et j’y crois fermement, vient à son heure, compléter toutes les réflexions et actions menées dans ce sens, en même temps qu’il s’en démarquera par les solutions simples, pragmatiques, efficaces qu’il proposera à l’adhésion des députés. Je crois très sincèrement que c’est le Bénin tout entier qui y gagnerait.» a t-il déclaré dans son discours d’ouverture.
Le président de l’Assemblée nationale a pris activement part aux travaux de Grand Popo pour donner corps à l’initiative de loi qui consacrera la forte représentation des femmes au Parlement. Certes, il est avocat de profession. Désormais, il se fait avocat des femmes au Parlement.
D’ordinaire, après l’ouverture des activités du genre, les officiels se retirent. Tel n’a pas été le cas jeudi 2 mars. Me Adrien est resté pour suivre toutes les communications et les autres travaux. Ce qui témoigne, si besoin en est, de la sincérité de son discours. Lui qui déplore que, malgré tout l’arsenal de textes au Bénin et la volonté affirmée des pouvoirs publics, force est de constater que la réalité est loin de refléter les postulats. «Cette mauvaise performance est souvent attribuée aux habitudes, à la culture. Elle nous pénalise dans les instances internationales, très regardantes désormais à la proportion des femmes dans nos délégations.» Le Président HOUNGBÉDJI soutient : «Le renforcement de la représentation des femmes au Parlement, ainsi que le développement du leadership féminin, sont désormais des enjeux primordiaux.» Pas question alors de croiser les bras. «Il importe si nécessaire, de revoir les dispositions de notre Constitution susceptibles d’y faire obstacle, et de revoir les règles particulières pour l’élection des membres de l’Assemblée Nationale», a lancé Me Adrien HOUNGBÉDJI.
Florent AHOTONDJI