Le secteur éducatif vient à nouveau d’être paralysé. Du coup, les apprenants ne savent plus à quel saint se vouer. Car, visiblement, le gouvernement béninois semble faire la sourde oreille. Au détour d’un entretien, Mathurine Sossoukpè, Enseignante au secondaire et Secrétaire à l’information et à la communication de la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (Fesen/Cstb) n’a pas caché ses impressions face à cette situation qui risque de prendre de l’ampleur. A travers ses propos, elle invite le gouvernement à écouter le cri de détresse des enseignants.
Un mouvement de débrayage est lancé depuis hier sur toute l’étendue du territoire national par les enseignants pour 72 heures. Les Apprenants sont à nouveau abandonnés par leurs enseignants. C’est le constat fait suite à une descente dans certains établissements de la ville de Cotonou. Le mouvement de grève lancé par la Fesen/Cstb est suivi de part et d’autres. Au CEG Vèdoko par exemple, nous avons constaté la présence d’enseignants préoccupés par un recensement et non pour la cause des apprenants. Et selon des clarifications à nous apporter, d’ici demain la grève sera bel et bien effective sur toute l’étendue du territoire national et les écoles fermées. Pour Mathurine Sossoukpè, Secrétaire à l’information et à la communication de la Fesen/Cstb, les travailleurs vivent une période très difficile sous le régime du Nouveau départ. ‘’Les libertés démocratiques sont bafouées par le pouvoir en place, avec une nouvelle autocratie qui s’installe avec des brimades, l’empêchement des syndicats à manifester’’, a-t-elle expliqué. De ce fait ‘’ les libertés démocratiques sont chères à nous et il va falloir protester pour qu’on nous les restitue’’, a poursuivi Mathurine Sossoukpè. A cela s’ajoutent les problèmes corporatistes des enseignants liés surtout au salaire. A ce niveau la Fesen/Cstb réclame la restitution de tout ce que l’Etat doit aux enseignants en l’occurrence le paiement des 5% impayés des 1,25% d’augmentation des salaires conformément au décret 2011-505 d’Aout 2011 et le rappel des mois impayés; le paiement des rappels. Autres revendications, les syndicat, exigent la suppression immédiate et sans condition de l’arrêté ministériel portant insertion à la fonction publique des inspecteurs retraités et leur nomination à la tête des administrations scolaires ; la parution des avenants notamment pour les contractuels locaux reversés en Agents contractuels de l’Etat depuis 2008 maintenus au même salaire la proclamation des résultats des différentes évaluations de la formation des enseignants Ace 2008 du secondaire ; l’abrogation de tous les arrêtés fixant arbitrairement le taux de réussite à obtenir par les directeurs d’écoles pour être maintenus à leur poste et la réhabilitation des 618 directeurs d’écoles limogés. Par ailleurs, selon Mathurine Sossoukpè, la Fesen/Cstb ne revendique pas seulement pour les enseignants, mais aussi pour les élèves et apprenants confrontés à un programme qui assassine leur esprit et hypothèque leur avenir, car inadapté à la situation socioculturelle du pays. Le Gouvernement est vivement interpellé à cet effet à vite agir pour que les cours à la satisfaction de tous.
David DOLTAIRE