Le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, a présidé le Conseil des Ministres de ce jour, mercredi 8 mars 2017.
Au nombre des dossiers étudiés, j’ai retenu trois (03) sujets majeurs à votre attention.
1- Projet de décret portant transmission à l’Assemblée nationale, pour autorisation de ratification, de la Convention Médicrime.
La Convention MEDICRIME est une Convention de droit pénal contre le trafic des faux produits médicaux et les infractions similaires menaçant la santé publique.
Cette convention du Conseil de l’Europe, ouverte à tous les pays, est entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Elle vise à prévenir et à combattre les menaces qui pèsent sur la santé publique. Elle incrimine certains actes, protège les droits des victimes des infractions établies conformément à la Convention.
La ratification, par le Bénin, de cette Convention, participe de la volonté du Gouvernement de renforcer la législation sur le trafic des faux médicaments et la vente illicite des produits pharmaceutiques.
Par ailleurs, notre pays a abrité de nombreuses rencontres dédiées à la lutte contre les faux médicaments.
Il s’agit en l’occurrence de la rencontre internationale de Cotonou (en octobre 2009), initiée par la Fondation Chirac et ayant débouché sur « l’Appel des Chefs d’Etat et de Gouvernement contre les faux médicaments ».
Il s’agit aussi du Forum, organisé à Cotonou en octobre 2016, sur la qualité du circuit d’importation et de distribution des médicaments.
En outre, le Gouvernement affiche dans ˝Bénin Révélé˝ un volet relatif à l’amélioration des services sanitaires qui prévoit notamment des actions de lutte contre la contrefaçon des produits médicaux et la distribution des faux médicaments.
Ces actions de lutte ont été récemment engagées et seront poursuivies contre les acteurs de commerce illicite de médicaments.
La ratification de la Convention MEDICRIME s’inscrit donc dans cette stratégie et vise à améliorer les services sociaux de base, à renforcer l’assainissement du sous-secteur pharmaceutique et ce, dans l’intérêt de la santé des populations.
C’est pourquoi le Conseil a adopté le projet de décret, et a instruit les ministres concernés à l’effet d’obtenir de l’Assemblée nationale, l’autorisation de ratification de la Convention MEDICRIME, et la formalisation de ladite ratification auprès du Conseil de l’Europe.
2- Mise en œuvre du projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié ».
Le projet « Réinventer la cité lacustre de Ganvié » est l’un des projets phares retenu par le PAG, en vue de faire du tourisme, un pilier majeur de l’économie béninoise.
Ce projet vise à faire de Ganvié, à travers la réhabilitation de son habitat, de son cadre de vie et de sa protection environnementale, un site pilote de mise en valeur d’un tourisme lacustre respectueux de l’authenticité et des normes environnementales.
Il s’agit donc bien de réinventer Ganvié sur ses bases culturelles et sociales fortes et solides.
Il s’agit aussi de l’inscrire, dans un processus de réhabilitation et de rénovation, sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO sachant qu’il est seulement, à ce jour, inscrit sur la liste indicative de l’Organisation.
Le Conseil a pris connaissance des conclusions de l’étude de faisabilité du projet.
Il a instruit le Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable à l’effet de faire engager les études de détails qui porteront sur 9 secteurs d’intervention, à savoir : l’urbanisme, la rénovation de l’habitat, les équipements de confort, la santé, l’enseignement, la formation continue, l’environnement du lac, la pêche et le tourisme.
Chaque secteur fera l’objet de développement de projets spécifiques. Ce projet impactera à terme les populations locales de toute la Commune de SO-AVA.
La durabilité du projet appelle donc une adhésion des populations à la base et des élus locaux. Le Gouvernement s’y emploiera.
3- Rencontre d’une délégation du Bénin avec les autorités françaises pour l’opérationnalisation du processus de restitution des biens culturels du Bénin en France.
Le Conseil a autorisé l’organisation d’une rencontre entre une délégation officielle du Bénin et les autorités françaises pour l’opérationnalisation du processus de restitution des biens culturels du Bénin en France.
Faut-il le rappeler, cette demande de restitution se justifie par le souhait de notre pays de mieux faire connaître à nos populations la valeur de nos biens culturels et historiques à l’étranger.
La démarche du Bénin respecte la vision de l’UNESCO pour le transfert des biens culturels à leurs pays d’origine ou pour leur restitution en cas d’appropriation illégale.
En effet, sur la base de la Convention de 1970, plusieurs pays africains, américains ou asiatiques ont déjà pu récupérer nombre de biens culturels ou historiques auprès de pays étrangers.
Au titre des biens réclamés par notre pays, figurent les trésors des Rois de Danxomè emportés par le conquérant français.
Plusieurs démarches ont été déjà engagées en direction de la partie française.
La rencontre dont l’autorisation a été approuvée par le Conseil, offrira l’occasion de poursuivre les pourparlers afin de faciliter l’accès à ces objets emportés.
En marge de cette rencontre, notre délégation profitera également de l’occasion pour engager les formalités nécessaires à la récupération des documents que le professeur Gilbert ROUGET se propose d’offrir gracieusement à notre pays.
Enfin, à l’issue de la séance, le Conseil a autorisé l’organisation à Cotonou, du 13 au 15 mars 2017, de la 10ème édition de la Conférence internationale sur le Karité qui rassemblera 500 intervenants de l’Industrie du karité, et dont le thème central est intitulé les graines du changement.