Message du Président du Parti pour la Libération du Peuple
Cotonou, le 08 mars 2017
Béninoises et Béninois,
Mes chers compatriotes,
La communauté internationale célèbre ce 08 mars 2017, la Journée internationale des droits des femmes. C’est l’occasion de réfléchir et progresser vers l’égalité des genres et l’autonomisation de toutes les filles et les femmes. C’est une journée pour fêter les actes extraordinaires des femmes et faire front commun pour la promotion de l’égalité des genres.
Au Bénin, en ces temps de régression généralisée, les femmes n'ont pas fini avec les inégalités. Leur participation dans les instances de prise de décision reste encore limitée. Les femmes continuent d’être sous-représentées dans le Gouvernement, au Parlement, dans les conseils municipaux, communaux et locaux et dans les postes à responsabilité, que ce soit dans les partis politiques, la fonction publique ou les entreprises privées, compromettant ainsi les progrès et le développement durable.
La grande majorité des femmes béninoises travaille dans l’économie informelle, les tâches domestiques et exercent des activités peu rémunérées et peu qualifiées, ne bénéficiant aujourd’hui d’aucune protection sociale.
Les attaques contre le droit des femmes se multiplient. Les opérations de déguerpissement pilotées par le Gouvernement ont détruit des milliers d’emplois et renforcé la précarité chez les femmes. Depuis plusieurs mois, les bénéficiaires des microcrédits aux plus pauvres sont dans l’expectative totale : l’extrême pauvreté s’est installée dans les ménages, avec à la clé l’incapacité notoire de nombreux parents de payer les frais de scolarité pour leurs enfants, notamment les filles.
Les droits des femmes sont plus que jamais en danger avec la suspension de la gratuité de la césarienne et d’autres mesures sociales prises en leur faveur.
A toutes les femmes béninoises, les plus vulnérables, à celles qui ont perdu leurs commerces en raison des déguerpissements inhumains en cours dans nos villes, je leur exprime toute ma solidarité dans ces moments pénibles. Je rappelle ma volonté inflexible de continuer à combattre les inégalités sous toutes ses formes.
Rien n'est acquis et les avancées pour l'amélioration du droit des femmes doivent être un combat de tous les instants. C’est pourquoi, j’invite le Gouvernement à veiller scrupuleusement à ce que l’égalité entre les femmes et les hommes inspire l’ensemble de ses actions. Ceci passera par la mise en avant des femmes qui font bouger le Bénin, dans l’agriculture, le commerce, l’artisanat, le tourisme, la politique, les médias, la culture…
Je demande au Gouvernement d’agir prioritairement dans cinq (05) directions : lutte contre le harcèlement sexuel des filles et des femmes en milieu scolaire et dans l’administration (publique et privée) et les discriminations qui les rendent plus faibles; lutte contre l’excision des jeunes filles; apprentissage de l’égalité à l’école; accès des femmes à l’éducation et aux services de santé de qualité (l’alphabétisation des femmes et la scolarisation des filles); plein épanouissement et autonomisation des femmes.
La liberté, l’égalité, la dignité des femmes est une cause universelle. C’est l’une des grandes causes qui fait que nous sommes le Bénin. Ce sont nos valeurs, nos principes. Le 08 mars n’est pas l’engagement d’une journée. Ce n’est même pas le combat d’une année. C’est la justification de l’égalité dans la République. J’invite alors le Gouvernement à faire en sorte que les droits des femmes deviennent une priorité politique.
Léonce HOUNGBADJI