La question de la révision de la constitution anime l’actualité au Bénin depuis quelques jours. Même si l’opinion publique pense que tous les députés sont acquis à la cause cette révision, il faut constater qu’au sein des députés Fcbe, cette question crée un malaise. Les députés ne se comprennent plus face aux modes de négociation choisi par le gouvernement. Certains pensent que d’autres, du fait de leur statut de président de commission ou président de groupe parlementaire, négocient avec le gouvernement sur leur dos.
En effet, le gouvernement a adopté la stratégie de négociation avec l’institution et non avec les individus. Ainsi, certains députés, du fait de leur position de président de commission permanente ou de président de groupe parlementaire, ont accès à la table des négociations avec le gouvernement. Ne comprenant pas ce qui motive l’engouement et la volonté affichée de ceux-ci à entraîner leurs collègues vers le processus de la révision de la constitution après les discussions avec le gouvernement, surtout qu’il y a une rumeur de circulation d’argent, certains députés Fcbe sont révoltés. Pas parce qu’ils n’ont pas eu leur part du gâteau, mais plutôt parce qu’ils sont mis dans le même panier et taxés de corrompus par leur base. Cette crise a fait objet d’une grande réunion entre députés de la famille Fcbe, mercredi 08 mars 2017. Lors de cette réunion, les indiscrétions ont fait état de ce que des vérités ont été dites à certains. Les députés Jean-Michel Abimbola, André Okounlola, Barthélémy Kassa, Arifari Bako, Aké Natondé et autres étaient au banc des accusés. On leur reproche de faire de la rétention d’information et de prendre des initiatives par rapport à la révision de la constitution au nom des autres sans les contacter. L’ambiance qui a prévalu dans la cour de l’hémicycle hier, jeudi 9 mars 2017, entre ces députés Fcbe démontre clairement que la question n’est pas vidée. « Si quelqu’un doit vendre le Nord, ce n’est pas Arifari et moi », disait l’honorable André Okounlola d’un ton ferme au député Hamed Affo Obo. Celui-ci a fait des remontrances graves au député André Okounlola qui a cherché des arguments pour se défendre.
La quasi-totalité des députés sont unanimes sur l’opportunité de la révision de la constitution mais contacter individuellement, ils laissent entendre qu’il faut questionner le peuple. Aucun d’eux ne veut prendre la responsabilité de passer à l’acte. « Si le peuple a voté pour la victoire du président Talon aux élections présidentielles passées contre la volonté des députés à certains endroits, il faut alors consulter ce peuple obligatoirement », ont confié certains députés dans l’anonymat. C’est dire que pour un grand nombre de députés, seule la voie référendaire restera à emprunter pour l’aboutissement heureux ou malheureux de ce projet de révision.
Kola Paqui