(Talon est un pur légaliste)
Depuis peu, le débat sur les réformes institutionnelles et politiques s’est formellement installé, et déchaîne toutes sortes de passion, avec, en toile de fond, une campagne d’intoxication où s’entremêlent rumeurs, appréhensions et craintes injustifiées. La récente rencontre que le chef de l’Etat a eue avec les têtes couronnées venues du septentrion a servi de prétexte pour imaginer que le projet de révision en cours vise à instaurer une nouvelle république. Malgré toutes les clarifications apportées par le garde des sceaux, à la faveur d’un débat télévisé mardi dernier, les adversaires de ces réformes ne décolèrent toujours pas.
Jacques SEGLA
On tente toujours de faire croire à l’opinion que le président Patrice Talon est dans la logique d’une nouvelle république. Pourtant, au cours du débat télévisé de mardi dernier, le ministre de la justice, Joseph Djogbénou, n’avait fait économie d’aucun détail, pour rassurer ses compatriotes de ce que les réformes envisagées dans le cadre du toilettage de notre loi fondamentale concourent à renforcer l’Etat de droit et surtout les Institutions de contre pouvoir ; mais jamais pour fonder une nouvelle république. Car, le chef de l’Etat reste un pur légaliste. Me Djogbénou a été suffisamment clair dans ses explications de qualité pour lever toute équivoque. Il a commencé par faire observer que le président Patrice Talon n’a pas consulté les chefs religieux. « Nous ne sommes pas dans la réécriture de la constitution. Nous ne sommes pas dans la fondation d’une nouvelle République. Nous ne sommes pas dans la remise en cause générale. Donc, nous n’avons pas besoin de considérer les états généraux de la République encore. Et de ce point de vue, je voudrais rappeler à chacun et à tous, que le candidat Patrice Talon a été le seul à avoir véritablement fait des propositions sur des points précis. Et ces propositions, pendant la campagne électorale, ont été évaluées et appréciées. Même si, à considérer que ce sont des réformes sur des points précis, il faut quand même se résoudre à reconnaître que ces propositions ont été soumises à l’ensemble de nos concitoyens », a dit en substance le garde des sceaux. Alors, trêve d’intoxication. Faisons le débat sur les réformes politiques et institutionnelles, dans la plus grande sérénité, et dans l’intérêt supérieur de notre nation commune.