Des membres du personnel de l’administration judiciaire ont tenu, vendredi 10 mars dernier, le congrès constitutif d’un nouveau syndicat dénommé Union nationale du personnel de la justice (Unp-Justice). Les travaux ont eu lieu au Centre de documentation et d’informations juridiques de la Cour d’appel de Cotonou.
L’Union nationale du personnel de la Justice (Unp-Justice) est née avec pour objectif de défendre les intérêts de ses membres et des travailleurs du ministère de la Justice en vue de la satisfaction du justiciable et l’harmonie au sein de la maison justice. Elle entend asseoir sa lutte autour des valeurs de fermeté, de courtoisie et d’ouverture d’esprit.
Le nouveau-né des syndicats du ministère en charge de la Justice semble avoir une vision claire de son cahier des charges et s’y est préparé pour bien l’exécuter. « L’Unp-Justice est un bébé-né avec des dents et a conscience des défis qui l’attendent. Nous n’avons peur ni de l’adversité, ni du dilatoire, ni de la digression, encore moins des menaces et autres intimidations », assure le président du comité préparatoire, Chadas Dari.
Au-delà de la satisfaction des intérêts des syndiqués, la création de l’Unp-Justice vient aplanir certaines divergences. « Devant tant de discriminations et de politiques de deux poids deux mesures, nous devons nous lever pour défendre nos intérêts si nous ne voulons pas être des spectateurs malheureux du bonheur des autres », indique-t-il.
A en croire le représentant des secrétaires généraux des syndicats du ministère de la Justice, Grégoire Dossou, « La création de l’Unp-Justice vient briser un mythe, en ce sens que beaucoup n’y croyaient pas ». Il souhaite l’engagement de tous ses militants en vue d’une lutte hardie en faveur des intérêts collectifs. « Vous constituerez désormais l’œil de tous les autres syndicats du ministère, pour la défense de l’ensemble des travailleurs du ministère de la Justice », déclare-t-il.
Pour le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Anselme Amoussou, l’Unp-Justice a choisi la bonne méthode pour se faire entendre en ce sens que le syndicalisme est une arme puissante de développement. Il voit à travers la naissance de ce mouvement, un acte de courage et de passion. « Le syndicat ne passionne plus dans notre pays », dit-il. Pourtant, explique-t-il, « Le mouvement syndical a permis d’écrire des lettres de noblesse dans l’histoire du Bénin ».
Toutefois, il a souhaité que les travailleurs du ministère de la Justice s’en tiennent à ce dernier né, en vue de fédérer les énergies de tous ses syndicats autour de la défense des militants et des travailleurs. Il justifie sa position par rapport au contexte socio-politique marqué par des difficultés.
Anselme Amoussou, bien averti du mouvement syndical, s’est permis en bon pédagogue de prodiguer quelques conseils aux militants de l’Unp-Justice. « Le combat syndical est difficile, mais pas impossible. Nous ne pouvons le gagner que dans l’unité d’action », conseille-t-il. Pour relever les défis, le syndicaliste doit se départir d’un certain égo. Son souhait est que l’Unp-Justice soit la pionnière d’une nouvelle manière d’aborder le syndicalisme au ministère en charge de la Justice. « N’apparaissez pas comme un syndicat qu’on a du mal à rencontrer, cela ne vous avantagera en rien », avertit-il. Pour la crédibilité du mouvement, il invite ses responsables à être accessibles et ouverts à tous.?
Maryse ASSOGBADJO