Les membres de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc) deuxième mandature ont pris service, ce lundi 13 mars au siège de l’institution à Cotonou. A l’occasion, son nouveau président, Jean-Baptiste Elias, a plaidé pour la correction des imperfections de la loi sur la corruption.
Le nouveau président de l’Autorité nationale de lutte contre la corruption (Anlc), Jean-Baptiste Elias souhaite la correction des imperfections constatées dans la loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin. Il a fait ce plaidoyer hier dès sa prise de fonction avec les autres membres nommés le 25 janvier dernier. Pour ce faire, il sollicite le Gouvernement et le Parlement pour que ce toilettage du texte puisse se faire le plus tôt possible pour plus d’efficacité dans l’application des textes.
« La corruption fait des ravages au Bénin », indique-t-il, en citant le rapport Transparency International du 25 janvier 2017 dans lequel le Bénin est classé 95e sur 176 pays. Ce rang, a-t-il noté, n’honore pas le pays. Au contraire, on doit se poser des questions. « Les responsables des pays classés premiers n’ont pas deux têtes, quatre bras ni quatre pieds », a ironisé Jean-Baptiste Elias, ajoutant que le Bénin aussi est capable de prouesses en matière de lutte contre la corruption.
Pour relever le défi d’un rang honorable dans le prochain classement de Transparency International, il a lancé un appel aux autorités gouvernementales, parlementaires et à celles des autres institutions de la République, aux citoyens de faire en sorte « qu’à défaut de cesser, la corruption recule sensiblement au Bénin ». Soulignant la nécessité de la lutte contre ce fléau, il a fait savoir que les autorités gouvernementales ont besoin de ressources pour promouvoir des programmes de développement au profit des populations. Mais l’on constate qu’une minorité accapare les ressources publiques au détriment d’une majorité en souffrance.
Mais en attendant, il a indiqué que les actions de prévention doivent être renforcées. « Nous devons parler peu et agir beaucoup », lance-t-il aux neuf autres membres de l’Anlc.
Passation sans prédécesseur
A la cérémonie de passation de service à l’Anlc hier, le président sortant n’était pas de la partie. Il faut signaler qu’après la phase technique de la passation de charges hors-caméra, Guy Ogoubiyi, ne s’est pas présenté à la phase protocolaire. « Il faut vivre longtemps pour voir tout et le contraire de tout », a dit Jean-Baptiste Elias, le président entrant pour déplorer l’absence de son prédécesseur. Pourtant, il a eu à lui passer service sur les mêmes lieux, il y a 46 mois. La raison, selon l’entrant, c’est que son prédécesseur dit ne pas connaître le contenu du discours de son successeur.
Selon les indiscrétions, la mandature sortante a normalement pris fin depuis mai 2016. Et celle entrante a connu dix mois de retard avant d’être installée.
Alain ALLABI