En prélude à la séance de sensibilisation et d’offre de service gratuit en faveur des jeunes filles vendeuses ambulantes du marché Dantokpa, certains responsables de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF) ont rencontré dans l’après-midi du samedi 11 mars 2017 les chefs et conseillers des quartiers Hindé, Jéricho et Dantokpa. La séance s’est déroulée dans la cour du complexe scolaire Hindé I.
Hindé, l’un des quartiers du 6ème arrondissement de Cotonou héberge au même titre que Dantokpa et Jéricho, tous des quartiers environnants du grand marché, la plupart des jeunes filles vendeuses ambulantes de ce centre commercial. Enlevées de leurs villages respectifs et placées par leurs parents ou tuteurs pour aider les grossistes du marché à faire couler leurs marchandises, ces jeunes filles sans défense sont abusées au quotidien par les usagers du marché et d’autres personnes résidant dans les alentours de ce lieu d’échange commercial. Selon les explications de Dr Serge Kitihoun, Directeur des Programmes de l’ABPF (Agence béninoise pour la promotion de la famille), les filles vendeuses ambulantes du marché Dantokpa et des autres marchés qui l’entourent sont souvent victimes d’abus sexuels de la part des gardiens de ces marchés et de la part des adultes qu’elles rencontrent sur les chantiers pendant qu’elles sont en train de vendre les marchandises qu’elles sous- traitent auprès des grossistes.
Des actes et comportements criminels de la part des ces hommes qui impactent l’avenir de ces filles vulnérables. Soucieux du devenir de ces dernières, l’ABPF a donc initié en leur faveur une série d’activités de sensibilisation et offre de service en Planification Familiale (PF). Une activité qui vise à protéger ces filles ambulantes contre ces différentes injustices.
La séance de briefing des responsables de l’Abpf avec des chefs et conseillers des quartiers Hindé, Jéricho et Dantokpa s’est transformée très tôt en causerie, compte tenu de l’importance du sujet.
En initiant cette rencontre avant le démarrage effectif de l’activité de sensibilisation et d’offre de service, l’Abpf entend susciter l’implication de ces élus locaux dans le processus afin qu’au soir du samedi, au moins 200 jeunes filles ambulantes de la tranche de 15 à 19 ans soient outillées et prises en charge médicalement. Le souhait étant que 50 filles soient récupérées par jour.
Engagements des chefs quartiers
Une démarche noble à soutenir, avance Joseph Kouton, le chef du quartier Hindé nord. Il a promis jouer sa partition afin que le maximum de filles soit informé et sensibilisé sur les conséquences des rapports sexuels non protégés. Pour Dr Serge Kitihoun, ces risques sont entre autres : les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles dont le VIH. Dame Gabine Adjibi, une mémé et personne ressource de Hindé visiblement déterminée, remercie l’Abpf pour avoir pensé à cette cible marginalisée et promet aussi mobiliser le plus grand nombre de filles ambulantes pour leur prise en charge.
Les filles ambulantes sont donc attendues à compter de ce mercredi 15 mars 2017 au samedi 18 mars 2017 sur le terrain de sport de Hindé.
Juliette Mitonhoun