Au terme de l’examen du 37ème dossier inscrit au rôle de la cour d’assises de Parakou du lundi 13 au mardi 14 mars et ayant trait à une affaire de coups mortels, violences et voies de fait, la cour présidée par Hubert Arsène Dadjo a condamné 05 accusés à 07 ans de réclusion criminelle et a acquitté 07 autres au bénéfice de doute.
Feu Goundé Bio Yérima depuis le 20 décembre 2004 date de sa désignation en qualité de chef traditionnel de Pèrèrè était contesté par une frange de la population de ladite localité qui lui préférait Yarou Koto pour occuper le même trône. Dès lors, Goundé Bio Yérima a fait régulièrement l’objet de menaces de tous genres. Un tract avait même été apposé sur la clôture de sa maison lui enjoignant de quitter Pèrèrè au plus tard le 31 décembre 2004. Le 1er janvier 2005, vers quatorze heures, alors que le nommé Goundé Bio Yérima priait avec des parents et amis, une horde d’individus firent irruption dans sa maison, certains par escalade, le molestèrent et le traînèrent avec son frère Daki Bouko avant de les jeter dans une camionnette Peugeot 404 bâchée louée pour la circonstance et prirent la direction de Nikki.
En cours de route, Goundé Bio Yérima rendit l’âme et ses ravisseurs rebroussèrent chemin, abandonnant son corps sous un manguier au bord de la voie à quelques encablures après le village de Gbaouchi. L’enquête aussitôt ouverte permit d’interpeller et de poursuivre des chefs
d’association de malfaiteurs, d’assassinat, de violences et voies de fait les nommés Abdoulaye Ibrahim, Soufianou Ibrahim Boni, Salissou Alassane Yaya, Krim Gourma Sabi, Adam Séïdou, Séïdou Dobo, Moussa Bakarou Ousmane, Moumouni Saka et Alassane Mama Woré. Ce dernier qui avait réussi à se réfugier au Nigéria n’a été appréhendé qu’en juin 2009.
Dans ses réquisitions, Emmanuel Opita du ministère public a fait observer à la cour que les éléments permettant d’asseoir l’infraction incriminée sont réunis et a demandé à la cour de condamner les mis en cause à la peine de 10 ans de travaux forcés chacun.
Selon la défense, le lien de causalité entre les violences et le décès n’existe pas en l’espèce. Les avocats relèvent des incohérences, incongruités et irrégularités dans le dossier et parviennent à la conclusion que les infractions ne sont pas constituées. Ils ont plaidé pour l’acquittement pur et simple de tous les accusés.
La cour, en délibérant, a condamne les nommés Alassane Yaya Salissou, Ousmane Moussa Bakarou Alidou, Séidou Dobo, Adam Séidou et Alassane Mama Woré à 07 ans de réclusion criminelle pour coups mortels, violences et voies de fait. Elle acquitte au bénéfice de doute Moumouni Sacca, Ibrahim Abdoulaye, Babio Inoussa Issaou, ancien maire de Pèrèrè, Issiakou Gounou Sacca, Zimé Séko Gani et acquitte purement et simplement Ibrahim Boni Soufianou, Sabi Gourma Karim. La cour ordonne qu’ils soient restitués aux nommés Babio Inoussa Issaou, Zimé Séko Gani et Issiakou Gounou Sacca les cautions versées au trésor public pour leur mise en liberté provisoire et ordonne enfin qu’ils soient mis en liberté.
ABP/BKM/TB