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Adjinakou N° 2306 du 3/10/2013

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Grognes sociales dans l’Administration publique : de nouvelles grèves pour des primes impayées
Publié le vendredi 4 octobre 2013   |  Adjinakou




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L'administration publique béninoise est en crise. Elle risque même d'être paralysée par des mouvements de grèves sauvages qui s'annoncent dans presque tous les grands secteurs. Les praticiens des hôpitaux sont en grève pendant que le gouvernement vient de bénéficier d'une trêve sociale des enseignants qui restent menaçants. A ajouter les grands malaises du secteur de la Justice, on a de fortes raisons de conclure que la cohésion sociale est en panne au Bénin.

Va-t-on vers une paralysie générale de l'administration publique ? C'est cette question qui taraude les esprits au regard des menaces au niveau des secteurs de la santé, de l'éducation et de la justice de notre pays. En effet, la grève de 48 heures avec service minimum déclenchée mardi dernier par le Collectif des praticiens hospitaliers du Bénin pour exiger l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail a été largement suivie dans les hôpitaux publics du pays comme à Parakou, Porto-Novo et Cotonou. Le Collectif des praticiens hospitaliers, dans sa plate-forme revendicative, souhaite le payement des primes de risque, les primes de qualification coupée depuis 1982 et qui correspondent à 20% du salaire indiciaire brut et conformément au protocole d'accord signé avec le gouvernement depuis mai 2008 et qui devrait être appliqué dès janvier 2009. L'accompagnement de la prime de spécialité à la retraite, la prime d'incitation à la fonction hospitalière, la revue à la hausse de l'indemnité de logement selon les grades et la prime d'expertise sont entre autres, les revendications brandies par les praticiens hospitaliers. Le mercredi 2 octobre dernier et sur invitation du ministre de la santé, les manifestants n'ont pas attendu longtemps car, ayant appris que le ministre, en tournée gouvernementale, accusera un léger retard. Après ce rendez-vous manqué, ils tiennent mordicus à aller loin, selon leur porte-parole intervenu hier, sur une chaine de télévision de la place.


Rentrée oui, mais…
Dans le secteur de l'éducation, la rentrée a effectivement démarrée sur toute l'étendue du territoire national hier jeudi 3 octobre 2013. Selon le porte-parole du Front d'actions des syndicats des trois ordres de l'enseignement, Lucien Glèlè-Langanfin, tous les acteurs du système éducatif béninois à savoir, les syndicats, les associations des parents d'élèves et le gouvernement sont tombés d'accords au cours du conseil sectoriel du dialogue social des 17, 18 et 19 septembre 2013 sur la reprise effective de la rentrée 2013-2014. Mais la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) est dans la logique du boycott pur et simple. Par la voix de son secrétaire général adjoint, Paul Esse Iko, elle a invité ses militants à aller en Assemblée générale, le jour de la rentrée pour décider de la conduite à tenir. " Certes la reprise des classes est effective, mais l'année scolaire sera perturbée si l'équipe gouvernementale ne leur paye pas leurs différentes primes et allocations d'indemnités dans un délai raisonnable", a déclaré le porte-parole du Front d'actions des syndicats des trois ordres de l'enseignement, Lucien Glèlè-Langanfin.

Pour le Secrétaire général du Syndicat des travailleurs administratifs, techniques et de service de l'éducation nationale (Syntratsen), Aubin Adoukonou, le démarrage de la rentrée n'est pas en soi un exploit. " En effet, c'est en 2014 que le moratoire accordé au gouvernement arrivera à terme. Mais parallèlement, les revendications sont toujours en l'état et aucune solution pratique n'est envisagée avec les acteurs. Le gouvernement en son temps n'aura plus aucun argument valable pour convaincre les enseignants. La crise est encore là et une paralysie n'est pas exclue au cours de l'année " a-t-il fait savoir.


Crise latente à la justice !

La crise est toujours de mise dans le secteur de la justice béninoise. Alors que les brouilles entre l'Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) et le gouvernement sont toujours d'actualité, une nouvelle menace de paralysie de l'appareil judiciaire pointe à l'horizon. Cette menace provient du Syndicat national des travailleurs de la Justice (Syntra-Justice) qui annonce un mouvement de grève de 72 heures dans les Cours et Tribunaux du Bénin à partir du mardi 22 octobre à 00 heure au jeudi 24 octobre 2013 à minuit. Dans une motion de protestation adressée au ministre de la Justice, le secrétaire général du Syntra-justice, Kuassi Cakpo Bessé invite tout le personnel des Cours et Tribunaux, des directions techniques et centrales du ministère de la Justice à observer un arrêt collectif de travail de 72 heures par tacite reconduction, pour exiger le payement de l'allocation d'indemnités d'audience et de tous ses rappels aux agents en service dans les Cours et Tribunaux.

A bien y voir, les mouvements de débrayages qui s'annoncent de tout part sont bien la preuve que le dialogue social est en panne au Bénin. Il est donc urgent de ramener le gouvernement et ses partenaires sociaux à parler le même langage afin d'éviter de s'enliser dans une situation de profonde crise, par ces temps de crise économique.


Gathum Gbaguidi

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