Au sortir d’une audience avec le Chef de l’Etat, le Président de la Cour suprême Ousmane Batoko a exprimé la préoccupation de Yayi Boni quand à l’avancée effrénée de la Corruption dans le milieu judicaire. Cette insinuation qui n’est qu’un rapprochement subtile avec l’affaire de fraude dans laquelle serait impliqué un magistrat béninois a suscité une vive réaction dans le rang de l’Unamab qui a tenu à répondre à Yayi et à Batoko
Le gouvernement en l’espèce est-il qualifié pour donner des leçons de corruption à la justice ? Non ! affirme le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) Michel Adjaka. Dans sa réponse, il affirme que le Président de la Cour suprême et le Chef de l’Etat auraient mieux fait de prendre l’option prudente du silence au lieu de jouer au saint. La première raison qui le conforte dans sa position est que l’intéressé impliqué dans cette affaire de faux à l’échelle internationale est un magistrat qui a leur bénédiction et qui fait d’ailleurs partie du nouveau syndicat dissident suscité de toute pièce appelé Amab. Mieux, affirme Michel Adjaka, il fait partie de la vague des cadres nommés en violation des principes et règles qui régissent la magistrature béninoise et ce, sous la vice-présidence au Conseil supérieur de la magistrature du Président de la Cour suprême et sur proposition de Maître Marie-Elise Gbèdo, alors Garde des Sceaux. Les faits selon Michel Adjaka prouvent à raison que l’élément visé n’est que le produit fini de l’illégalité instauré en règle d’or par le gouvernement et il serait très désagréable de faire porter la charge de cette indélicatesse aux valeureux acteurs de la justice et de l’Unamab dont n’est même pas membre le mis en cause. Il revient donc en l’espèce que le gouvernement revoie sa copie en y mettant selon le président de l’Unamab une dose de légalité dans son mode de fonctionnement surtout pour ce qui est des nominations à la justice. « Persuadé qu’une justice passe par des nominations transparentes, je suggère au gouvernement à s’atteler à la correction des nominations à polémique prononcées en Conseil des ministres le 28 mai 2013 », a déclaré Adjaka.
L’ultimatum du 15 octobre
Le Magistrat a rappelé au gouvernement qu’il ne doit pas oublier l’ultimatum du 15 octobre qu’il a lui-même convenu pour corriger les nominations à polémique prononcées en Conseil des ministres le 28 mai 2013. Il l’exhorte à s’y atteler au lieu de se limiter à faire des constats qui le compromettent sur toute la ligne. C’est le minimum qu’il pourra faire pour afficher sa bonne foi dans le tourbillon de corruption orchestré par l’un de ses protégés. Tout en annonçant qu’un plan de déstabilisation est en marche contre la magistrature béninoise, il a exhorté ses collègues à la sérénité et à la mobilisation.