Le débat national tant réclamé semble avoir pris de l’envol depuis que le projet de révision de la constitution a été rendu public, après sa transmission à l’assemblée nationale. Juristes, agrégés de droits, politologues, acteurs politiques, leaders d’opinion, société civile et autres observateurs partagent désormais déjà des avis multiples et diversifiés sur toutes les tribunes. Radios, télévisions, médias sociaux, causerie débats, conversations restreintes. Plus rien n’y échappe depuis peu. En attendant le grand débat parlementaire annoncé sur le projet, on observe aisément que d’autres béninois ont déjà planté le décor. Et ce n’est à juste titre. La revendication ardente d’un débat national semble donc évacuée. Mais en réalité, les points de vue des uns et des autres n’ont jamais été interdits par le gouvernement Talon, initiateur de ce projet.
Contrairement à la crainte de beaucoup de gens, le projet ne passera pas sans doute comme une lettre à l’Assemblée Nationale, et même si cela arriverait, il est à parier que les députés ne l’adopteront pas en l’état s’il s’avèrent que possibilité est offerte pour l’obtention des 4/5 devant consacrer légalement la révision suivant l’article 154 de la constitution actuelle qui a prévu les mécanismes de sa modification, après l’étape de la recevabilité du projet par un vote aux ¾ des députés. Il faudra aussi noter l’étape des travaux préalables de la Commission des lois de l’assemblée nationale qui se donnera sans doute le temps nécessaire pour examiner de fond en comble le projet soumis.
Bref, tout le tapage qui se fait actuellement démontre la mauvaise foi des intellectuels béninois ou simplement leur envie à ne pas dire la vérité au peuple. Le débat est ailleurs mais on attaque des futilités. La loi fondamentale n’est ni bible ni un coran, on peut penser à sa révision à tout moment. Pourvu que les textes soient respectés.
José Mathias COMBOU