Du soutien au processus en cours de révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Invité hier sur l’émission Zone Franche, le politologue Luc Martin Hounkanrin a approuvé les nouvelles dispositions introduites dans le projet de révision de la loi fondamentale en vue d’une consolidation de la démocratie béninoise. « Je suis totalement en phase avec le projet transmis à l’Assemblée nationale. Il y a un dosage assez savant pour que le projet soit digeste. Le gouvernement a fait beaucoup d’efforts. Il a même fait preuve de tolérance et de sagesse à propos de certaines dispositions », a-t-il déclaré. Se référant aux articles 154 et 156 de la Constitution, le politologue a salué la démarche du Gouvernement de transmettre directement le projet de révision aux députés avant qu’il ne soit divulgué dans les médias. « C’est la chose la plus régulière. Si le document était sorti dans la presse, les députés auraient réagi autrement. Le peuple aura le temps d’exercer sa souveraineté à travers ses élus ou par le référendum comme le stipule l’article 4 de la Constitution », a-t-il souligné. Mieux, Luc Martin Hounkanrin trouve inopportune la polémique autour de l’option d’une étude en procédure d’urgence. « Il faut comprendre que l’Assemblée, c’est le lieu des intrigues. Tout le monde n’applaudira pas. Mais, moi je ne vois rien de caché dans ce projet transmis au parlement. Le chef de l’Etat veut que les choses aillent vite », a-t-il souligné.
« Une Constitution pour le développement »
Dans le fond, Me Luc Martin Hounkanrin salue les réponses proposées par le Gouvernement à travers ce toilettage de la Constitution. Pour lui, les nouveaux articles sont des leviers importants pour un meilleur attelage institutionnel, le renforcement des pouvoirs juridictionnels et une meilleure organisation du système partisan. « C’est un travail de fin connaisseur. Il ne s’agit pas d’un changement de République, c’est un toilettage pour le développement de notre pays. Il faut éviter que les gens s’approprient le patrimoine de l’Etat », a-t-il fait constater. Il soutient l’article 80 nouveau qui stipule que seules les listes ayant recueilli un minimum de 10% des suffrages exprimés au nouveau national seront admises à l’attribution des sièges. « C’est une évidence qu’on veuille lutter contre la multitude de partis au Bénin. Dans les grandes démocraties, vous ne verrez pas autant. L’émiettement des partis ne peut pas nous faire avancer. On note ainsi une volonté du Gouvernement à accompagner les partis politiques dans la formation citoyenne des militants à la base », a révélé Luc Martin Hounkanrin. Après avoir dissipé les inquiétudes relatives au choix du mandat unique, l’invité de Zone Franche a appelé la société civile à jouer convenablement son rôle de veille citoyenne. « Aucun président ne peut dire, parce qu’il a un seul mandat à faire, il peut faire tout ce qu’il veut », a-t-il noté. Pour finir, face aux plaintes récurrentes liées à la morosité économique, le politologue a appelé les populations à la patience et à espérer le meilleur pour d’ici un ou deux ans comme le promet le Chef de l’Etat.
Fulbert ADJIMEHOSSOU