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Le gouvernement rencontre les syndicats le même jour que les sit-in : Une autre stratégie pour restreindre les libertés
Publié le mardi 21 mars 2017  |  Matin libre
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© BRVM par DR
Visite du Président Patrice Talon au siège de la BRVM à Abidjan
Le chef de l’Etat du Bénin Patrice Talon, à l’occasion d’une brève visite en Côte d’Ivoire le mercredi 11 janvier 2017, a visité les locaux de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) commune aux 8 Etats membre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).




Depuis jeudi, 16 mars dernier, le gouvernement du Nouveau départ notamment le Président Patrice Talon semble afficher de bonnes intentions en ce qui concerne le dialogue social au Bénin. Une volonté de décrispation de tension socio-politique qui, pour beaucoup, s’est matérialisée par la rencontre du gouvernement avec les centrales syndicales au Palais de la République. Cependant, une autre intention pourrait se trouver dissimuler derrière cette volonté. Le fait que le Chef de l’Etat décide de rencontrer les centrales syndicales à des dates auxquelles ces dernières projettent des mouvements d’humeur laisse perplexe plus d’un….

Six Confédérations et centrales syndicales, demandeuses d’audience, à savoir la Csa-Bénin, la Cgtb, la Cosi-Bénin, la Csub, l’Unstb, la Cspib ont été conviées jeudi dernier à une séance d’échanges avec le Chef de l’Etat, Patrice Talon alors que la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), la Fédération des syndicats des travailleurs des finances (Fesyntra-finances) et plusieurs autres syndicats tenaient un géant sit-in sur l’esplanade de l’Assemblée nationale. Coïncidence ? Il n’est pas question de fouiner longtemps pour se rendre compte de la machination visant à “casser“ les mouvements de protestation. Surtout qu’on ne pouvait pas exclure la possibilité que d’autres centrales se joignent au sit-in. Vendredi 24 mars 2017, les six centrales syndicales reçues en audience par le Président de la République projettent une marche pacifique dans les rues de Cotonou. Une fois encore, le gouvernement décide de rencontrer ce même vendredi, toutes les centrales et Confédérations syndicales au Palais de la République pour des pourparlers autour des préoccupations des partenaires sociaux. A quoi joue le gouvernement de la Rupture ? Pourquoi c’est à deux jours du géant sit-in au parlement que le Chef de l’Etat convoque les centrales syndicales au Palais ? Et ceci, aux mêmes dates et heures. Pourquoi avoir choisi à nouveau de rencontrer les centrales vendredi prochain alors qu’il y a près de deux semaines déjà qu’elles annoncent une marche pacifique dans les rues pour ce même vendredi ? Autant de questions qui trottinent dans la tête de tout citoyen au regard des faits. Si plusieurs observateurs y voient déjà une autre stratégie de restriction de libertés sous la Rupture, il importe de se demander ce qu’il en est des engagements pris la semaine écoulée devant ces secrétaires généraux des centrales syndicales. Il y a encore quelques semaines, la mesure d’interdiction de manifestation publique contraignait les centrales syndicales de descendre dans la rue pour dénoncer ou protester contre quoi que ce soit. Il fallait donc ne pas franchir la “ligne rouge“ du super préfet. Mais une fois que la mesure n’est plus en vigueur, une nouvelle méthode semble avoir vite été trouvée pour réduire au silence, les syndicalistes. Ne pouvant plus donc se dissimuler derrière des mesures liberticides pour réprimer les manifestants, il faut désormais contraindre les syndicalistes à un dilemme : descendre dans les rues ou être reçus en audience au Palais de la République ?De toute façon, les travailleurs semblent s’impatienter de savoir ce que deviendra la marche de protestation prévue pour vendredi prochain.

Aziz BADAROU
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