Le Bénin, à l’instar des autres pays francophones dans le monde, a célébré hier la journée internationale de la francophonie. Dans ce cadre des enseignants rencontrés dans certains collèges d’enseignement général de Cotonou déplorent le niveau des apprenants en langue française.
Il y a des élèves du premier cycle qui ne peuvent pas écrire une phrase sans faute »
Le niveau des élèves de nos jours est déplorable. Ils écrivent avec beaucoup de fautes. Ils ne lisent pas, et par conséquent n’arrivent pas à bien rédiger les devoirs ou à prendre note des cours. Il y a des élèves du premier cycle qui ne peuvent pas écrire une phrase sans faute. En ce qui concerne la dissertation, la majorité des apprenants ont un niveau très bas. Le niveau de culture générale est faible. Ils n’arrivent pas à illustrer les devoirs. Beaucoup fuient les séries scientifiques pensant pouvoir donner le meilleur d’eux-mêmes en littérature. A l’oral, nous constatons que certains apprenants parlent mieux la langue française depuis la maison. Ce sont pour la plupart des enfants de cadres de l’administration. Par contre, d’autres n’arrivent même pas à tenir une conversation. Pour régler ce problème, il faut inculquer la lecture aux enfants depuis le bas âge.
Léon Ahoudji, Professeur de français au Ceg Le Nokoué
« Les apprenants maitrisent de moins en moins la grammaire, l’orthographe et le vocabulaire »
Le niveau des apprenants en langue française est bas. Il ne faut pas se voiler la face. Les causes sont multiples. D’abord, jusqu’à présent, nous n’avons pas encore trouvé la meilleure méthode pour enseigner cette langue de travail aux élèves. Ensuite, l’avènement des Technologies de l’information et de la communication fait que les enfants ne lisent plus. Le niveau est bas parce que les parents ne mettent plus la rigueur nécessaire. La responsabilité des enseignants est aussi engagée. Les apprenants maitrisent de moins en moins la grammaire, l’orthographe, le vocabulaire. Je souhaite que nous ayons beaucoup plus de livres didactiques pour permettre aux élèves de s’exercer. Il y a quand même certains élèves qui s’expriment bien en français.
Lambert Hondadjo, professeur de français au Ceg Nokoué
« Les élèves ne s’intéressent plus à la langue française »
Les apprenants ne s’intéressent plus à la langue française. Ils écrivent n’importe quoi, et au son. Ils ne s’intéressent plus à la conjugaison. Nous constatons avec beaucoup de regrets que les accords ne sont plus respectés. Ces apprenants ne sont pas en mesure de s’exprimer en public. Cependant, il y a des élèves qui émergent bien. Pour pallier ce problème, il faut complètement changer le programme en cours d’exécution et trouver un programme intermédiaire pouvant permettre d’inculquer la langue française aux élèves.
Propos recueillis par Mickael VOGBE & Prévert DJOSSOU (Stags)