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Grogne à Bénirail: Les cheminots réclament de meilleures conditions de travail
Publié le jeudi 23 mars 2017  |  La Nation
Les
© Autre presse par DR
Les cheminots béninois




Les cheminots de Bénirail sont mécontents et l’ont fait savoir ce mercredi 22 mars à Cotonou, à la faveur d’une assemblée générale ordinaire organisée par le bureau exécutif du syndicat des cheminots organisés du Bénin et du Niger (Syncobéni). Ils réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

« Depuis le 14 octobre 2015 à ce jour, rien n’a véritablement changé malgré la relance des activités et l’augmentation significative du trafic de marchandises », a déclaré le secrétaire général du Syndicat des cheminots organisés du Bénin et du Niger (Syncobéni), Arsène Adjovi. Après analyse des dix-sept mois d’exercice de leur nouvel employeur, les cheminots ont estimé que même si la situation a connu une bonne performance sur le plan d’exploitation, la gestion administrative et les rapports sociaux dans l’entreprise sont les plus « dégradants et dégradés ». Malgré les réformes et la bonne volonté des travailleurs, ils ne disposent pas d’une convention collective, dénonce Arsène Adjovi. Ce vide constitue une porte ouverte à toutes formes d’abus, poursuit-il. Il explique qu’il existe trois catégories de travailleurs au sein de Bénirail : le personnel transféré à Bénirail qui est traité sans référence à un texte précis et rémunéré suivant la grille salariale caduque de l’ex-Organisation commune Bénin-Niger des chemins de fer (Ocbn) , le personnel recruté par Bénirail qui est traité suivant les conventions collectives d’autres filiales du groupe Bolloré et mieux rémunéré ; et enfin le personnel expatrié qui, lui, est traité suivant un statut particulier et emphatique. Cette disparité ou cette fantaisie dans les traitements sont des points de discorde entre les cheminots et leur employeur.

Arsène Adjovi reconnaît que depuis le 14 octobre 2015 les salaires sont régulièrement payés, mais les avancements en grade se trouvent néanmoins bloqués. Pour lui, cette situation constitue un recul pour les travailleurs dans l’évolution de leurs carrières. A cela, s’ajoutent les licenciements «abusifs et parfois sans droits». En plus, les travailleurs retraités sont victimes du non reversement des cotisations sociales par l’Ocbn. Pendant ce temps, l’employeur n’affiche aucune volonté à dialoguer avec les partenaires sociaux, rejetant toutes les propositions venant de ces derniers, déplore-t-il.
Le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Anselme Amoussou, après avoir déploré la situation dans laquelle végètent les cheminots, les a invités à la vigilance. Car, dans un système capitaliste, aucune place n’est accordée au social. Il a rappelé au représentant de la direction générale de Béninrail, Laurent Idossou Okiki, que les travailleurs ne sauraient attendre longtemps l’amélioration de leurs conditions de travail. Il a aussi demandé au Gouvernement de venir s’expliquer pour ces manquements qui s’observent depuis que Bénirail a pris la destinée des chemins de fer en main.
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