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Jean-Marc Adjovi Boco au sujet des élections à la Caf: « Il était temps que du sang neuf soit apporté au football africain »
Publié le jeudi 23 mars 2017  |  La Nation




Jean-Marc Adjovi Boco, directeur général de l'association sportive Diambars basée au Sénégal, dit être surpris de l’élection du Malgache Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de football (Caf). Il espère que la nouvelle équipe contribuera au rayonnement du football africain. Selon lui, le nouveau président doit travailler à donner une nouvelle image au football africain.

La Nation : Issa Hayatou battu par Ahmad à Addis-Abéba. Avez-vous prévu une telle issue pour ces élections à la Caf ?

Non, je ne pensais pas que Issa Hayatou serait battu à ces élections, surtout que personne ne comptait sur le Malgache.

Etes-vous du même avis que ceux qui pensent que le football africain est libéré ?

Oui, je pense qu'une nouvelle équipe à la tête de la Confédération africaine de football fera du bien pour le développement du football africain. Après tant d'années passées à la tête de cette institution, il était temps que du sang neuf soit apporté. Mais ce besoin d'un souffle nouveau ne doit pas nous faire oublier le travail abattu par Issa Hayatou à qui je rends hommage. Il doit être remercié et respecté pour cela.
Il faut savoir raison garder. Le seul départ de Issa Hayatou n’est pas synonyme de développement du football africain. Les Fédérations nationales doivent se prendre au sérieux et mettre en place un programme de structuration et de développement de leur football. C’est à ce seul prix que le continent africain pourra se faire un nom et une image au plan mondial.

Quel doit être le mode de gestion du nouveau président ?

Il faut que le nouveau président mette en place une politique pour amener le football africain à la place qui devrait être la sienne, en tenant compte de la qualité de nos joueurs, mais aussi de la passion des Africains pour le football. La nouvelle équipe doit travailler à redonner confiance aux Africains dans la gestion des affaires. Elle doit également restaurer l’autorité de l’institution. Il doit travailler au développement du football dans toutes ses dimensions : pousser les fédérations nationales à former les jeunes, former les cadres, organiser les compétitions, construire des infrastructures. Il faut investir, car le football est attractif mais il n'intéressera les entreprises et les diffuseurs que s’il est organisé et de qualité. Il faut penser aussi à la formation des éducateurs. Structurer les championnats, développer le professionnalisme, financer les infrastructures. Bien sûr, il faut continuer à améliorer les compétitions internationales afin d'avoir une équipe africaine qui gagne une coupe du monde. Le football est un véritable levier de développement social et économique et c'est certainement le plus bel outil de mobilisation de la jeunesse. Il est temps que nous nous en rendions compte et que l'Afrique puisse profiter de ses talents. Il importe également d’inciter les fédérations à mettre en place une véritable politique de formation des jeunes. Car, le talent existe dans nos pays. Personne ne le conteste, mais le nombre de très bons joueurs de haut niveau n'est pas suffisant. Tout le monde y gagnerait même si les meilleurs continueront à s'exiler le temps que nos championnats soient en mesure de les conserver ; leur départ permet des revenus substantiels aux centres de formation.

Pensez-vous que le changement à la tête de la Caf aura un impact sur la crise qui secoue la Fédération béninoise de football ?

Si on pense que la crise du football béninois n'est due qu'à une personne, nous n'en sortirons pas. Il faut un examen de conscience à tous les niveaux. Ce séisme au plus haut niveau de la Caf aura, on s'en doute, des conséquences au niveau de la Fédération béninoise de football (Fbf). La question est : saurons-nous profiter de cette nouvelle donne pour construire quelque chose de solide au Bénin ? A cette question, il faut que les acteurs du football trouvent une réponse.
A tous les acteurs du football au Benin, je rappelle que le football est un superbe outil de développement social et économique, mais aussi de mobilisation de la jeunesse. Il est de notre devoir de le structurer afin que notre pays et sa jeunesse puissent profiter de toutes ses retombées?
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