Cotonou (Bénin) - Le parlement béninois réuni vendredi à l’ouverture de la session extraordinaire consacrée à l’examen du projet de la révision de la constitution, a rejeté à l’unanimité des députés présents, la procédure d’urgence sollicitée par le gouvernement Talon pour réviser la loi fondamentale.
Avant de suspendre la séance, jusqu’à la disponibilité du rapport de la commission des lois, les 63 députés ont, à travers un vote à main levée, et sans débat, décidé de ne pas examiner la loi en procédure d’urgence, laissant le temps nécessaire légal (quinze jours) aux membres de la commission des lois pour examiner, étudier et amender le nouveau texte constitutionnel.
Le rapport sanctionnant les travaux en commission sera adopté en séance plénière.
Selon la constitution en vigueur, le texte doit être approuvé par 3/4 des députés soit 63 sur 83 puis soumis à référendum sauf si les 4/5 soit 67 des députés votent pour son adoption en plénière.
Des centaines de citoyens, acteurs de la société civile et politiciens attroupés depuis jeudi sur l’esplanade de l’Assemblée nationale à Porto-Novo y ont passé la nuit pour exprimer leur opposition au projet de révision constitutionnelle enclenché sous le magistère de Patrice Talon et modifiant 43 dispositions et y introduisent 15 sur 160.
Le texte proposé et qui ne fait pas l’unanimité, consacre un mandat présidentiel unique de six ans et prévoit le couplage des élections présidentielle, législative, municipale, communale et locale.
Le chef de l’Etat du Bénin, Patrice Talon a donné l'assurance à ses compatriotes que le projet de révision engagé par son gouvernement avait pour seul dessein de servir la cause du pays.
« Cette clarification vise à rassurer de la portée objective du projet et de son dessein de ne servir que la cause de notre patrie », a expliqué Patrice Talon dans un message diffusé, jeudi, sur plusieurs chaînes de télévision nationales.
Rejetant toute visée opportuniste du projet soumis au parlement, Patrice Talon a soutenu que la présente loi constitutionnelle n’entrainait pas l’établissement d’une nouvelle Constitution encore moins l’entrée en vigueur d’une nouvelle République.
« Je me suis engagé publiquement à opérer les réformes politiques et institutionnelles sans lesquelles l’aspiration légitime de notre peuple à la prospérité serait indéfiniment compromise », a-t-il ajouté avant de réaffirmer sa volonté de respecter les engagements solennellement pris devant le peuple durant la campagne électorale.
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