À la tête de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) depuis début 2016, l’ancien ministre béninois du Développement estime que le Maroc et la Tunisie peuvent être des partenaires privilégiés de cette zone sans en devenir pour autant membres à part entière.
Jeune Afrique : Confirmez-vous que, comme le Maroc, la Tunisie a fait une demande d’adhésion à la Cedeao ?
Marcel Alain de Souza : Oui. C’est d’abord le ministre tunisien de la Coopération internationale qui a émis ce souhait lors de la conférence Arab-Africa Trade Bridges, fin février à Rabat. J’ai ensuite reçu quelques jours plus tard, à Abuja, l’ambassadeur de Tunisie au Nigeria, qui m’a confirmé la volonté de son pays d’adhérer à notre communauté. Je lui ai demandé de nous adresser une requête écrite, que nous n’avons pas encore reçue.
Comment expliquez-vous cet intérêt accru des pays du Maghreb pour la Cedeao ?
La Cedeao a réalisé de nombreuses avancées ces dernières années. C’est un bloc qui évolue vers une union économique et monétaire. Comme nous sommes en train de mettre en place un tarif extérieur commun, le Maroc, qui exporte déjà beaucoup d’engrais et de produits pharmaceutiques vers la zone – où ses banques sont en outre bien implantées –, souhaite accéder plus facilement à ce marché commun de quelque 350 millions de consommateurs.
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