« Le Conseil a instruit le Ministre de l’Economie et des Finances et le Ministre des Infrastructures et des Transports à l’effet de négocier avec Bénin Control la modification du Contrat de marché du 9 février 2011, relatif à la mise en place du PVI de nouvelle génération, sur la base des propositions retenues par les deux parties.Ils ont été instruits à l’effet de prendre les dispositions nécessaires pour la reprise effective des activités PVI à compte du 1er avril 2017, dans la perspective de l’amélioration des recettes publiques ». Ainsi en a décidé le conseil des ministres du 15 mars 2017. C’est donc clair dans les esprits. Dans quelques soixante-douze (72) ou quatre-vingt-seize (96) heures, le Programme de vérification des importations (Pvi) suspendu en août 2012 par le gouvernement Yayi, reprend du service avec son géniteur, l’actuel chef de l’Etat, Patrice Talon. Quand on sait qu’à sa mise en œuvre, les termes du contrat de même que sa durée avaient suscité un tollé général dans le pays, à cause du coût d’achat à la hausse de beaucoup de denrées. Pis, l’ancien Chef de l’Etat était monté au créneau pour donner les mobiles de la suspension du contrat :« C’est devant eux que le port de Cotonou est tombé, s’est effondré en pleine crise du Pvi. Le Bénin avait déjà perdu son port à cause du Pvi, parce que tel que c’est monté, le Pvi génère 400 milliards FCFA à lui seul (Patrice Talon) dans un pays où 50% de la jeunesse n’a pas d’emploi. Je ne peux pas accepter cette responsabilité-là. 70% de notre trafic est parti au Nigeria, 47% au Togo, 5% au Ghana à cause du Pvi. Si on le maintient, nous on devient quoi… ». Au regard de tout ce qui précède, il est légitime de se demander à quelle sauce Patrice Talon veut manger les Béninois ? Quelle sera la nature du contrat à réviser ? Ses termes et sa durée ? Autant de questionnements qui doivent interpeller et pousser les populations à maintenir la pression à l’instar de ce qui s’est passé à l’esplanade de l’Assemblée nationale jeudi et vendredi derniers au sujet de la révision de la Constitution. En votant à l’unanimité des députés présents (63 voix contre 0) pour le rejet de l’étude en procédure d’urgence du projet de révision de la Constitution, beaucoup d’observateurs font observer que ce vote a tenu compte de la pression du peuple. Quel sort donc pour le Pvi dans les tout prochains jours ? Le front pour un sursaut patriotique et compagnie vont-ils observer la même mobilisation avec les grognes qu’on entend ici et là depuis l’annonce de la remise en service du Pvi ? Les jours à venir nous édifieront.
Worou BORO