Cotonou (Bénin) - Les magistrats béninois ont marché ce lundi à Porto-Novo pour dénoncer le projet de loi portant révision de la constitution qui selon eux, consacre l’affaiblissement du pouvoir judiciaire tout en renforçant les pouvoir du Président de la République.
Les magistrats béninois ont marché ce lundi à Porto-Novo pour dénoncer le projet de loi portant révision de la constitution qui selon eux, consacre l’affaiblissement du pouvoir judiciaire tout en renforçant les pouvoir du Président de la République.
Les magistrats, vêtus de leur toge et fortement soutenus par les acteurs syndicaux et hommes politiques ont défilé sur plusieurs kilomètres dans la ville de Porto-Novo, capitale béninoise avant d’échouer sur l’esplanade de l’Assemblée nationale où ils ont lu leur motion.
Selon Michel Adjaka, secrétaire général de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), le nouveau texte constitutionnel déposé par le gouvernement Talon pour être voté par les députés consacre un recul de la démocratie en mettant sous son talon les institutions de contre-pouvoir.
« Si le juge n’était pas indépendant, on en aurait pas trouvé pour rendre une ordonnance de non-lieu contre le président de la République Boni Yayi. Si le conseil supérieur de la magistrature devrait siéger pour juger les magistrats, en présence des représentants du gouvernement, aucun magistrat n’aurait eu le courage de donner tort au président de la République dans un dossier où il est concerné », a analysé le juge Adjaka.
« Le Président Talon ne doit pas oublier que sans les forces sociales et la jeunesse, il ne serait pas président de ce pays », déplore le magistrat tout en invitant le régime à retirer le projet qui est loin de faire l’unanimité.
Plusieurs responsables des centrales et confédérations syndicales et partis politiques ont apporté leur soutien à l’Unamab qui entend déclencher un mouvement de grève illimité, à compter du lundi 3 avril 2017.
Réunis en assemblée générale jeudi dernier, les magistrats réunis au sein de l’Unamab ont fait observer que l’inamovibilité du magistrat du siège, socle de l’indépendance du pouvoir judiciaire, attendue pour être renforcée et étendue au magistrat du parquet, a été malheureusement anéantie dans le projet.
DJ/of