L’Afrique de l’Ouest fait face depuis quelques années à une ‘’grave’’ crise en matière de criminalité transnationale et de trafic de drogue, a déploré lundi à Abidjan, le représentant régional de l’Office des Nations Unies pour la drogue et les crimes (ONUDC) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Pierre Lapaque.
‘'L'Afrique de l'Ouest est en train de faire face depuis quelques années à une crise gravissime. La criminalité transnationale organisée et même certains réseaux criminels voire mafieux sont petit à petit entrés en Afrique de l'Ouest'', a déclare M. Lapaque lors de la publication du rapport 2012 intitulé : ‘'Criminalité transnationale organisée en Afrique de l'Ouest, évaluation de la menace''.
Cette cérémonie de présentation du rapport qui a eu lieu en marge de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité et de médiation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a enregistré la participation de Said Djinitt, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest.
Le ministre d'Etat, Ministre des affaires étrangères ivoirien, Charles Diby Koffi ainsi que Désiré Kadré Ouédraogo, president de la Commission de la CEDEAO étaient également présents.
‘'Ils sont en train de laisser une empreinte en Afrique de l'Ouest. Le vieux concept de l'Afrique uniquement zone de transit est complètement obsolète'', a-t-il ajouté.
Affirmant que pour ces trafiquants, « il n'existe pas de pays de production, ni de pays de destination, encore moins de pays de transit'', M. Lapaque a soutenu que « l'Afrique de l'Ouest reste très certainement un pays de consommation très important de cocaïne, une des drogues les plus additives qui existe au monde''.
Au plan des statistiques, il a annoncé que les chiffres contenus dans le rapport de 66 pages, font référence à 18 tonnes de cocaïne.
‘'Nous pensons qu'actuellement il y a une augmentation significative de la quantité de drogue entrée en Afrique de l'Ouest depuis deux ans avec trente tonnes'', a-t-il dit à ce propos, révélant que ‘'cela génère un bénéfice local d'environ 800 à 900 millions de dollars dont à peu près la moitié est engloutie dans le circuit de blanchiment dans la sous- région.