L’union nationale des magistrats du Bénin a battu le macadam à Porto-Novo ce lundi 27 mars 2017. Michel Adjaka et ses pairs ont marché de la bibliothèque nationale au parlement pour dire non au contenu du projet de révision de la constitution notamment dans ses chapitres qui selon eux met en péril l’indépendance de la justice.
Au coté de l’UNAMAB ce lundi, plusieurs syndicalistes dont Dieu-donné Lokossou, Pascal Todjinou et des formations politiques venus répondre et soutenir le mot d’ordre des hommes en toge qui estiment que le projet de révision transmis au parlement par le gouvernement Talon met en péril l’indépendance de la justice. Après les quelques minutes qu’aura duré la marche sous le contrôle des forces de sécurité publique, c’est au Tribunal de Porto-Novo que les juges se sont mis en robe avant d’échouer sur l’esplanade du palais des gouverneurs. A ce niveau, aucune autorité pour recevoir les manifestants. A cette tribune libre, le coup de gueule de Michel Adjaka est sans équivoque :’’ je voudrais rappeler au président de la République que si la justice n’était pas indépendante, il ne serait pas président aujourd’hui ; si le juge n’était pas indépendant il n’en aurait pas trouvé pour rendre une ordonnance de non lieu contre le président de la République ; si le conseil supérieur de la magistrature devrait siéger pour juger les magistrats en présence des représentants du gouvernement, aucun magistrat n’aurait eu le courage de donner tord au président de la République dans un dossier où il est poursuivi’’ a-t-il dit . Cela étant rappelé au chef de l’Etat, Michel Adjaka conclu que le président Patrice Talon ferait mieux de suspendre ce projet car cette marche est l’émanation des couches sociales. Rappelant le contexte de la période électorale écoulée, le magistrat dira qu’aucune formation politique encore moins un homme politique n’a pu convaincre le peuple béninois par son projet de société d’où la gratitude pour lui vis-à-vis de ce peuple contrairement aux nouveaux alliés avec qui ils complote actuellement notamment les députés de l’Assemblée Nationale et surtout certaines formations politiques ;’’ le peuple étant en péril, le président Talon devrait comprendre qu’il n’a aucun intérêt à mettre sous ses talons les institutions de contre pouvoir ‘’ a conclu Michel Adjaka qui promet avec ses pairs réitérer la marche jusqu’au retrait du projet par le chef de l’Etat.
Charles HONVOH