Au lendemain du vote du rejet de la procédure d’urgence demandée par le gouvernement, pour la lecture du projet de loi portant révision de la constitution du 11 décembre 1990, la coordination Fcbe, à travers un communiqué, félicite les honorables députés pour le rejet de cette procédure. Vu l’envergure des réformes proposées dans ce document, la coordination Fcbe estime nécessaire le retrait du projet de loi de l’Assemblée National et propose de convoquer une assise nationale pour un dialogue politique national inclusif.
COMMUNIQUE DE LA COORDINATION NATIONALE FCBE
AU SUJET DE LA REVISION DE LA CONSTITUTION
Militantes et militants de l’Alliance FCBE,
Béninoises, Béninois.
Après le mémorable vote des Députes à l’Assemblée Nationale contre le projet de révision au pas de charge de notre loi fondamentale, l’Alliance FCBE voudrait féliciter les honorables Députés ainsi que tous ceux qui se sont mobilisés pour faire échec à cette tentative de faire passer en catimini les normes et dispositions anti-démocratiques contenues dans le nouveau projet de constitution. Le débat sur le fond a commencé avec des députés qui se sont mis en contact avec les populations pour prendre les avis de leurs mandants. Il convient que nous éclairions nos militants sur le sujet en faisant la synthèse des débats en notre sein. La réforme proposée est de grande envergure avec la modification de plus d’une soixantaine d’articles dont notamment :
- la suppression du Conseil Economique et Social (CES)créé par notre peuple, aujourd’hui, confronté aux défis économiques, écologiques et environnementaux ;
- l’équilibre entre les institutions républicaines est rompu avec certains des attributs des autres institutions concentrés dans les mains du Chef de l’Etat ;
- l’impunité est renforcée au sommet de l’Etat au profit de l’entourage gouvernemental ;
- la durée des mandats du Président de la République, des députés et des élus communaux et locaux est complètement modifiée pour être portée à six (06) ans;
- l’indépendance de la justice mise à mal avec l’intrusion du Président de la République dans les procédures de nomination des magistrats et conseillers de nos juridictions ;
- l’affaiblissement de l’institution parlementaire dessaisie de l’une de ses prérogatives essentielles avec l’autorisation de ratification des accords de financement et d’endettement par le Président de la République, toutes choses faisant courir à notre pays, le risque d’un endettement non maîtrisable, hypothéquant ainsi l’avenir des générations présentes et futures.
Chers Compatriotes, la Constitution de 1990 se trouve ainsi complètement amputée, portant sur les fondamentaux autour desquels le génie béninois a su réussir un consensus qui a valeur constitutionnelle dans notre pays.
Ici, c’est le Bénin.
Cette loi fondamentale ne peut donc faire l’objet de modification dans ses fondamentaux dans un élan solitaire et suicidaire pour notre peuple.
Pour préserver l’équilibre, la stabilité politique, l’unité nationale, l’équilibre économique et social, ainsi que la paix sociale, l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) recommande au Gouvernement de retirer purement et simplement son projet de révision de la constitution et de réunir les assises nationales pour réfléchir sur l’avenir de notre Loi Fondamentale dans l’intérêt de notre Peuple, suivies d’un référendum, socle de la démocratie populaire.
Le contexte actuel l’y exige parce que marqué par un environnement d’exclusion, de misère et de pauvreté profonde et généralisée.
Vive la démocratie !
Vive le Bénin !
Fait à Cotonou, le 28 mars 2017.