Les magistrats ont entamé depuis hier mardi 28 mars 2017 leur grève de 72 heures annoncée lundi dernier lors de leur sit-in organisé sur l’esplanade du palais des gouverneurs à Porto-Novo pour exiger le retrait du projet de loi portant révision de la constitution transmis au parlement. Le constat fait hier sur le terrain révèle un mouvement largement suivi.
Salles d’audience vides, bureaux des procureurs et membres des tribunaux fermés ! Tel est le visage présenté par le Tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo, hier mardi. La paralysie constatée au tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo, de même que dans de nombreuses autres juridictions à l’intérieur des départements de l’Ouémé et du Plateau ce mardi 28Mars 2017, montre l’effectivité de la grève de 72 heures décrétée par l’Unamab. « Nous sommes venus à une audience ici et on nous signale que cela ne sera pas possible pour raison de grève des
magistrats », a confié un usager rencontré au Tribunal de Porto-Novo. Bon nombre de justiciables se voient ainsi contraints de patienter jusqu’à la résolution du conflit entre le gouvernement et l’Unamab. Cette situation n’est certes pas du goût des avocats qui jugent d’ailleurs pertinentes les revendications des magistrats. L’action déclenchée par l’Unamab est une réaction de mécontentement pour dénoncer les manœuvres qu’orchestre l’Exécutif pour au sujet du projet de révision transmis au parlement qui doit l’examiner en procédure d’urgence. Pour Michel Adjaka et ses pairs, c’est un projet qui met en péril l’indépendance de la justice. Ce qui est vu d’un mauvais œil par les magistrats et soupçonnent de nouvelles irrégularités en perspective.
Charles Honvoh