La démission du ministre délégué chargé de la défense nationale, Candide Azannaï n’a pas visiblement déstabilisé le gouvernement comme le craignent beaucoup de béninois. Bien au contraire, elle n’a pas impacté le conseil des ministres de cette semaine, puisque « tout s’est bien passé ». C’est du moins ce que l’on peut retenir suite aux propos du ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki, au détour du traditionnel point de presse du conseil des ministres de ce mercredi 29 mars 2017. « C’est vrai, le chef de l’État a reçu la démission de l’ancien ministre de la défense, il a pris acte de cette démission dont il nous a fait part au début de la séance », se contentera de dire, le ministre d’Etat, suite à la question d’un confrère sur le sujet qui fait l’actualité depuis plus de 48 heures. Pour Pascal Irénée Koupaki, « La démission de Candide Azannaï n’est pas un évènement qui a marqué le Conseil de ce matin. Le Chef de l’Etat, avait déjà pris acte et le Conseil s’est déroulé après cette information, dans la sérénité habituelle », a rassuré le ministre d’Etat qui ajoute : « Je n’ai rien noté comme mouvement bien particulier, tout s’est passé dans une ambiance habituelle.». Selon les propos de Pascal Irénée Koupaki, le Chef de l’Etat est en train de prendre les dispositions nécessaires en vue de saisir l’Assemblée Nationale pour recueillir son avis consultatif et procéder à un remaniement technique du gouvernement. Et au ministre d’Etat d’ajouter : « Ce n’est pas la première fois que cela arrive et ça ne sera pas la dernière fois ».
Comme si de rien n’était !
Visage serein, très décontracté comme d’habitude, le ministre d’Etat Pascal Irénée Koupaki a laissé comprendre que cette démission a l’air de rien du tout au sein de l’exécutif. Cependant il est plus qu’évident de constater qu’au-delà de la rumeur qui s’est confirmée, le gouvernement n’a fait aucune déclaration sur cette démission depuis le lundi. Et, comme une goutte d’eau au fond de l’océan, le gouvernement n’a même pas voulu en faire cas dans le compte rendu du conseil des ministres, si ce n’est pas la curiosité des hommes des médias qui a tiré la langue au ministre d’Etat. Banalité peut-être pour ne pas en faire une histoire, mais le peuple mérite d’avoir une version officielle sur le sujet. Sous d’autres cieux, le ministre démissionnaire se serait monté au créneau pour expliquer les raisons de son départ du gouvernement. Ou au mieux, le porte-parole du gouvernement, après que le chef de l’Etat ait pris acte de cette démission devrait informer l’opinion publique à travers un court message afin de lever le doute et calmer les rumeurs. Ce silence n’est pas anodin. Il reflète l’amère surprise que cette démission a créée non seulement au niveau du chef de l’Etat mais également au sein du gouvernement.
Yannick SOMALON