Les propos tenus hier, mercredi 29 mars 2017 par Léhady Soglo, maire de la ville de Cotonou au sujet du projet de révision constitutionnelle sont tendancieux. En lieu et place d’une autorité municipale, on a semblé plutôt écouter un chef de parti, qui n’est plus en phase avec les députés Rb.
Lors de la première session ordinaire du conseil municipal ouverte hier à la Mairie de Cotonou, Léhady Soglo, abordant le sujet sur la révision de la Constitution initiée par le Gouvernement s’est prononcé en ces termes : « Peut-on reformer sans recherche de consensus ? Pascal Lamy, ex-Directeur de l’organisation mondiale du commerce disait dans une interview accordée au magazine « le Point », en juin 2016, je cite: « reformer, c’est convaincre. Passer en force ne sert à rien si le responsable politique na pas auparavant expliqué à tous pourquoi il bougeait les lignes (…) Faire des réformes en promettant que de la sueur et des larmes ne marche pas en temps de paix. (…) Passer en force est une illusion. » Fin de citation. Je voudrais, dans ce sens, évoquer la question de la révision de la Constitution, et m’inscrire dans la ligne de la sagesse qui nous impose de prendre le temps nécessaire pour toiletter notre loi fondamentale. Cette Constitution, malgré ses imperfections, a été le garant de notre paix et de notre stabilité depuis 27 ans. Le projet de loi constitutionnelle actuellement source de polémiques; -reformule 43 articles de la Constitution; -affecte presque toutes les institutions de la République (leur mode d’organisation, leurs attributions, leurs règles de fonctionnement)-soustrait désormais le chef de l’Etat de la justice, y compris à la fin de ses fonctions, quel que soit le délit ou le crime commis; -confisque la signature du peuple en retirant au parlement un droit fondamental, celui de ratifier les accords internationaux; Dans ces conditions, le parlement peut-il prendre seul la responsabilité de réécrire la Constitution sans sen référer au peuple souverain ? »
Ces propos sont d’un maire et chef de parti politique en difficulté. Plus besoin de rappeler qu’il y a longtemps qu’une menace pèse sur la cohésion au sien de son état major. Président de la Renaissance du Bénin, il a pris position contre des réformes du Gouvernement (ce qui est de son droit). Mais des députés élus sur la liste de ce parti politique sont montés au créneau pour le désavouer. Mais l’affront lancé par lui-même amène à se poser des questions sur la source de son courage. Ses déclarations, en conseil municipal, hier, ne sont pas loin d’une attaque. Certes, le Maire est libre de ses opinions. Et personne ne le condamne pour cela. Tous les Maires ne sont pas tenus de tomber d’accord avec le projet de révision constitutionnelle.
D’aucuns pourront croire que c’est la position de Rosine Soglo qui donne le courage à son fils Léhady. Mais l’on ne doit pas oublier les alliances des présidentielles dernières. Le président de la Rb n’était pas du même bord que sa mère. Veut-il garder sa position prise lors des présidentielles de 2016 ou bien il y a eu d’autres actes du pouvoir qui l’ont contraint à se braquer ? De toutes les façons, sa stratégie paraît plus risquée que productive.
FF