Sur les quatre prochaines années, la coopération suisse appuiera le Bénin dans le domaine du développement économique rural. Cet appui porte sur un montant total de plus de 12,2 milliards F Cfa. Hier, jeudi 3 octobre, des accords de prêts dans ce cadre ont été signés par le ministre en charge des Affaires étrangères et l’ambassadeur de la Confédération suisse au Bénin.
Par Josué F MEHOUENOU
La coopération entre le Bénin et la Suisse est vieille de plus de trente ans. Récemment, un bilan d’étape a été même effectué pour voir le chemin parcouru et faire de nouvelles prospections et projections. Lesquelles, se concrétisent déjà.
Pour son développement, le Bénin peut donc compter sur la Confédération suisse dont l’appui est sans faille. Le 12 novembre 2012 déjà trois accords d’un montant d’environ six milliards F Cfa avaient été signés. Ce qui, selon la Coopération helvétique, est loin d’être suffisant. D’où la signature de trois nouveaux accords hier.
Avec l’avantage que cette fois-ci, l’enveloppe est plus consistante, puisque le montant global de l’accord signé entre le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine, de la Francophonie et des Béninois de l’extérieur, Nassirou Bako-Arifari et l’ambassadeur de la Confédération suisse, Andrea Semadeni porte sur une somme de 12 193 125 000 F Cfa.
« La particularité de la coopération bénino-suisse réside dans le financement des besoins définis par les populations elles-mêmes », clarifie le ministre Nassirou Bako-Arifari. Et c’est sur cette base, poursuit-il, que des secteurs d’intérêts majeurs comme le développement économique et rural, l’éducation, la décentralisation et la gouvernance locale ont été retenus. Les trois accords signés hier, permettront une intervention dans trois domaines différents.
Trois projets innovants
Le premier, c’est le Programme entreprendre solidaire avec son territoire (ESTB). D’une durée de quatre ans, il porte sur un montant total d’environ 1 858 500 000 F Cfa et vise « le renforcement et/ou la création de micros et petites entreprises solidaires dans les domaines de la transformation de produits agroalimentaires, de l’exploitation et de la commercialisation des matériaux locaux ou de la production d’énergie locale ».
Les zones d’intervention de l’ESTB sont les départements des Collines et du Borgou, précise le ministre des Affaires étrangères.
Le deuxième projet retenu dans le cadre des accords signés hier, porte sur le Programme d’appui à la formation professionnelle agricole et artisane (PAFPAA). L’enveloppe qui lui est consacrée est évaluée à environ 5 407 500 000 F Cfa, avec pour objectif général d’assurer aux jeunes déscolarisés ou non scolarisés et aux adultes, l’acquisition de compétences pour les rendre plus performants dans leurs activités de production, de transformation et de conservation. La Suisse, comme l’a rappelé l’ambassadeur Andrea Semadeni, garde un œil averti sur cette initiative.
Ce pays met l’accent sur la formation pratique et le savoir-faire artisanal. Et souhaite donc voir le Bénin devenir aussi un exemple de réussite.
Côté béninois, on inscrit ce programme dans le cadre des réformes de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Le PAFPAA devrait donc permettre « l’amélioration de la qualité de la formation en articulant mieux l’offre et la demande avec les besoins économiques, l’accès à la formation professionnelle agricole et artisane secteurs (formel et non formel) aux jeunes et adultes », notamment dans les départements du Borgou et de l’Alibori.
Contribuer à la réalisation de la SCRP
Le troisième et dernier domaine d’intervention de la coopération helvétique au Bénin sur les quatre prochaines années est relatif au Programme de développement des infrastructures économiques et marchandes au Bénin (PDIEM).
A ce niveau, près de cinq milliards de francs Cfa sont prévus pour « le développement économique et institutionnel rural dans le Borgou et l’Alibori, impulsé par la réalisation d’infrastructures économiques rentables ». Il s’agira par exemple de grands marchés, de marchés à bétail et d’abattoirs.
L’ESTB, le PAFPAA et le PDIEM, tous trois entièrement financés par la coopération helvétique, contribuent, selon le ministre des Affaires étrangères, «à la réalisation de la Stratégie de croissance pour la réduction de la pauvreté (SCRP) et par conséquent au développement économique et social».
Il les voit également comme «un nouveau souffle au secteur de l’économie rurale ». Et ce choix, également celui de la coopération suisse elle-même, trouve son fondement dans l’amélioration des conditions de vie des acteurs privés, en particulier par une contribution à l’augmentation de leurs revenus.