Après à la condamnation de trois trafiquants à Cotonou, le tribunal de première instance de Natitingou a rendu sa décision le mardi dernier en défaveur des deux présumés trafiquants d’ivoire arrêtés le vendredi 11 Novembre 2016 à Porga vers la frontière Bénino-Burkinabè. Dans un premier temps au cours de l’audience, le procureur a requis 6 mois d’emprisonnement ferme pour le sieur Y. Mamoudou, et la relaxe de I. Karim. Le juge prenant ses décisions sur son intime conviction, confirme la mise en liberté du sieur Karim au bénéfice du doute. Car, estimant qu’il a juste accompagné son ami Mamoudou sur les lieux de la transaction, et il n’y a aucune preuve justifiant son implication dans ce trafic. Cependant, Y. Mamoudou est condamné à trois mois d’emprisonnement ferme avec 100.000F Cfa d’amende et 100.000F Cfa de dommages et intérêts au profit de l’administration du parc. Il faut rappeler que ces trafiquants ont été arrêtés avec 13,5 kg d’ivoire par les éléments du commissariat de Natitingou avec le soutien technique du programme ’’d’Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore (Aalf-Bénin).
Certes, il faut prendre acte de la décision du juge, mais il n’est pas exclu qu’on signale que, même si Karim n’est pas propriétaire des produits, il devrait être pris comme un complice. Et l’article 166 de la loi n°2002-16 du 18 Octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin stipule que " les complices sont punis comme les auteurs principaux et condamnés solidairement aux amendes, frais, dommages-intérêts et restitutions". Avec cette décision, la "tolérance zéro contre le commerce illégal de la vie sauvage", que prône la communauté internationale est en sursis. Car c’est sous ce thème que la journée mondiale de l’environnement a été célébrée le 5 juin 2016. Et opinant sur ce thème, Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies s’est indigné et a fait savoir que « l’heure est grave. Des éléphants sont massacrés pour leurs défenses… ». Ce qui voudra dire qu’il faut inverser la tendance. Et pour le faire, aucune mesure de clémence ne devrait être observée à l’endroit des trafiquants.
Adrien TCHOMAKOU