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Bénin / Education : Nécessité d’accélérer le processus pour l’adoption du PSE post 2015
Publié le vendredi 31 mars 2017  |  Matin libre
Des
© Autre presse par DR
Des élèves de l`école primaire




(La Rupture pour une éducation qui forme moins de chômeurs)
Le Plan décennal de développement du secteur de l’éducation (Pddse), conçu pour la période 2006-2015 est arrivé à échéance. Avec un peu de retard, le processus pour l’élaboration du deuxième Plan sectoriel de l’éducation (Pse), post 2015, suit son cours. Dans une approche participative et s’appuyant sur les actes du 2ème Forum national de l’éducation de décembre 2014,le travail conduit par des cadres qui s’y connaissent, sous le leadership des dirigeants, est à l’étape de la note d’analyse ou du diagnostic du secteur. Au regard des orientations, c’est un Pse qui augure d’un lendemain meilleur pour les différents acteurs du système éducatif béninois.

Pendant longtemps, le secteur de l’éducation s’est focalisée sur la scolarisation, oubliant de mettre un point d’honneur sur la formation technique et professionnelle et même l’éducation non formelle qui prend en charge toute personne n’ayant pas eu l’occasion d’aller à l’école. Conséquences : beaucoup de cas de déperdition enregistrés, beaucoup de diplômés formés avec un taux de chômage qui augmente d’année en année. Or, des études démontrent que ceux qui créent la richesse au Bénin, pour la plupart, n’ont pas mis pieds à l’école ou n’ont pas grand diplôme. Ils sont généralement des cultivateurs, des maçons, des menuisiers, des artisans, des commerçants. Avec le Pse post 2015 en préparation, c’est la rupture. « Le changement essentiel que nous apportons, c’est d’ouvrir l’éducation à ces deux composantes et créer de façon formelle les passerelles entre la scolarisation et les autres dispositifs existants. On veut que des jeunes béninois puissent s’engager dans la formation professionnelle sans être perçus dans l’imaginaire collectif comme des jeunes en situation d’échec. C’est comme si devenir maçon ou mécanicien c’est en cas d’échec scolaire. Or, dans les faits, c’est une opportunité », a fait savoir le Secrétaire technique permanent (Stp) du Pddse, professeur Abdel Rahamane Baba-Moussa. Selon lui, pour ce Plan qui n’est rien d’autre que la vision partagée ou commune, le référentiel de politique publique autour duquel l’ensemble des acteurs va agir, mobiliser tous les financements pour répondre aux besoins éducatifs de la population, l’objectif visé est 2030 dans la droite ligne des Objectifs du développement durable (Odd) et du Programme d’action du gouvernement (Pag). « Je viens de l’Adea où on a fait la réunion de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique. C’est une réunion où sont présents l’ensemble des ministres. La question essentielle que pose aujourd’hui l’Adea, c’est comment inventer un modèle éducatif qui réponde aux besoins de l’Afrique ; qui prenne en compte nos savoirs endogènes, où on enseigne mieux l’histoire de l’Afrique. Comment les Africains ont participé à la construction du monde… Et nous avons présenté notre modèle devant un panel de chefs d’Etat et je crois qu’ils ont apprécié cette ouverture que nous avons vers l’éducation non formelle. C’est ça qui permettra de donner une place à nos savoirs endogènes dans la construction de notre système éducatif. Et je crois que si le Bénin réussit ce pari, on sera pionnier dans l’ensemble des pays de la sous-région » a confié M. Baba-Moussa.

Accompagner la vision

Somme toute, le Pse en cours est ambitieux. Il est une réponse aux réalités du moment, et sa mise en œuvre augure de belles perspectives pour le développement socio-économique du pays. Cependant, comment faire pour sensibiliser les populations sur son importance, amener les différents acteurs du système à y adhérer, à jouer chacun sa partition pour une mise en œuvre efficace du Plan? C’est la réponse à cette préoccupation qui a poussé le Stp-Pddse, en collaboration avec la Direction du développement de la coopération suisse, à associer en amont les professionnels de l’information et de la communication, au processus afin qu’ils servent de relai. A la faveur d’un atelier de renforcement de capacités mardi 28 mars 2017 au siège du Stp-Pddse à Cotonou, ceux-ci, venus des organes de presse des différents départements du pays, ont échangé avec des consultants du domaine de l’éducation et du journalisme. Pour leurs productions en vue d’accompagner le processus, ces hommes et femmes des medias ont été outillés dans les techniques de productions journalistiques ; ils ont revisité le Code de déontologie et l’éthique régissant la profession, puis suivi des présentations sur le processus d’élaboration d’un Pse et les résultats du diagnostic sectoriel mené par le Stp-Pddse. Au terme de cette rencontre faite d’échanges enrichissants, les participants se sont vu remettre des lettres de mission.

Pse post 2015, où en sommes-nous ?

Selon Mohamed Aboubakari, planificateur de l’éducation et ancien Directeur de la programmation et de la prospective (Dpp) du ministère des enseignements maternel et primaire (Memp), un Pse englobe l’Analyse sectorielle de l’éducation, les Priorités des politiques et stratégies, la Conception des programmes, l’élaboration du plan d’action, les modalités de sa mise en œuvre et le Suivi-évaluation. Interpellé sur le cas d’espèce, le Stp Baba-Moussa précise : « Actuellement nous sommes à la deuxième grande phase. Maintenant que le diagnostic est prêt, il faudra élaborer le diagnostic de simulation par rapport au diagnostic observé, aux prévisions démographiques, par rapport à cette volonté d’intégrer l’éducation formelle et non formelle. On va faire des estimations financières, on va fixer des cibles, des échéances…, mettre en place un modèle de simulation financière. Quand ce modèle sera mis en place sur les trente prochaines années et qu’on se serait accordé sur la participation de l’Etat, ce qu’on pourrait attendre des Ptf, on va élaborer maintenant les plans pour chaque sous-secteur à un ensemble d’activités jusqu’à l’échéance qu’on aurait choisi (2030). On aura également des périodes d’évaluation à mi-parcours pour faire les réajustements qui s’imposent ». Et pour être plus complet sur la question, il ajoute : « Nous avons un cahier de charges convenu entre les cadres et les dirigeants qui nous ont fixé des échéances. Ce cahier, nous ferons en sorte de le respecter. Il était question que le Plan sorte autour de fin mars (…). Les questions politiques sont importantes et on doit avoir l’aval du chef de l’Etat. Dans les prochains jours, il est prévu un séminaire gouvernemental au cours duquel nous allons présenter les résultats. Si le gouvernement est d’accord sur les orientations qu’on fixe, nous continuerons sur le modèle de simulation et le processus ne s’arrêtera plus jusqu’à l’élaboration du plan ».

Aller vite et bien

Le processus d’élaboration du présent Pse a démarré depuis février 2015. Si selon des experts, un Pse c’est un à deux ans voire plus pour son élaboration, il est une évidence que le chronogramme est en train d’être respecté. Mais, à y voir de prêt, il y a encore beaucoup d’étapes à franchir pour la disponibilité de ce précieux document qui va gouverner le système éducatif béninois sur le long terme. Il va falloir que chaque partie prenante joue convenablement sa partition pour que l’école béninoise dispose de cette boussole. L’autre facteur à ne pas perdre de vue, des Partenaires techniques et financiers se sont déjà engagés. Et là, il faut tout faire pour ne pas subir des pénalités ouperdre des financements déjà mis à la disposition du Bénin.

Jacques BOCO
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