L’énigme était pesante sur les raisons du départ de Candide Azannaï du gouvernement, mais un autre acte vient conforter à jamais le flou sur les réels desseins de cet homme politique. Guy Mitokpè, suppléant à l’Assemblée nationale du ministre démissionnaire, a posé hier un acte singulier. Il était le seul à voter contre le rapport de la commission des lois. La nouvelle a troublé les plus sereins, car une fois encore, l’ombre de Candide Azannaï a perturbé l’esprit de cohésion au sein de la machine du Nouveau départ. A quoi jouent vraiment Guy Mitokpè et son mentor Candide Azannaï ? La question reste toujours sans réponse quand on sait qu’il y a même au sein de cette commission, des députés de l’opposition qui ont voté pour. On est davantage contrarié par l’acte du jeune député, protégé de Candide Azannaï quand on sait que la Doyenne d’âge Rosine Soglo, en dépit des réserves qu’elle a portées récemment contre l’initiative, a voté pour. Tout ceci amène à se poser mille questions sur les réelles motivations de Candide Azannaï, pourtant farouche défenseur du Nouveau départ. Il est vrai que dans son intervention à polémique, Guy Mitokpè a combattu de façon frontale le vote en procédure d’urgence du projet de loi portant révision de la Constitution. Cette logique qui, semble-t-il, a été l’une des motivations du départ de son maître à penser, s’est poursuivie encore avec le vote d’hier. Du coup, des questions taraudent l’esprit depuis l‘acte du député. Guy Mitokpè veut-il démontrer qu’il est resté fidèle à sa logique ? Veut-il prouver qu’il n’entend pas faire volte-face juste après le départ de son maître ? Toute chose qui, peut-être, laisserait croire qu’il agirait de façon inconséquente. Les hypothèses se multiplient, demain permettra certainement de voir clair dans ces agissements. Au lendemain de sa démission, beaucoup d’observateurs politiques ont parié que Candide Azannaï, homme de confiance de Patrice Talon, a juste démissionné du gouvernement mais reste fidèle au Nouveau départ. La thèse est facile à comprendre, mais l’acte de ce jeudi laisse dubitatif.
Abdourhamane Touré