La décision du gouvernement béninois a reçu une adhésion populaire sans précédent. Sur l’initiative du Conseil représentatif des associations noires (CRAN), des soutiens importants, au plan national et international se démarquent en faveur du Bénin. C’est ainsi qu’est né un Collectif des députés français et béninois soutenus par des rois béninois. Dans sa publication du 30 mars 2017, Le Monde publie une Tribune de ces députés qui rappellent : « qu’il existe en France une Commission scientifique nationale des collections, dont la mission est justement de déclasser les objets soumis à son examen, en vue d’une éventuelle restitution. Quand des objets du patrimoine ont été volés, la Commission peut les déclasser en vue d’une restitution intégrale. Par conséquent, ces biens qui ont été emportés par les armées coloniales peuvent être déclassés et restitués. ». Un avis auquel s’associe Sindika Dokolo, le mécène et homme d’affaire congolais, grand collectionneur d’art africain classique comme contemporain. Sur son compte tweeter, il s’attaque vertement à la France et considère sa réponse au gouvernement béninois comme une offense et une insulte. Comme l’a relayé le magasine Jeune Afrique du 29 mars 2017, pour lui, en effet, «s’abriter derrière la législation en vigueur dans l’Hexagone pour empêcher le retour d’objets volés à la fin du XIXe siècle est à la fois une offense et une insulte ». Et pour mieux exprimer sa colère, toujours en soutien à la demande du Bénin, il a annulé « le prêt de cinq œuvres d’art classique de sa collection au Musée du Quai Branly, dans le cadre d’une exposition à venir sur le Gabon », a indiqué Jeune Afrique. Une série de soutiens qui contraint désormais le Bénin à poursuivre ce dossier quoique difficile à concrétiser.
Donatien GBAGUIDI