De l’exercice de quantifier les avancées du régime Talon en un an de gouvernance, on relève une volonté d’agir au paroxysme, mais paradoxalement, une mise en œuvre en bas de l’échelle. La difficile mobilisation de fonds, la misère affligée au peuple, ce projet de révision truffé de carences, les 4 000 logements non réalisés..., sont autant d’indices qui caractérisent ledit régime qui tournoie sans épilogue.
Par Anicet TIDJO
Le régime du “Nouveau Départ“ a mis la barre très haute, faisant rêver bon nombre de béninois. Talon a constitué l’équipe la plus dense du renouveau démocratique. Tout pourrait se mettre sur roulette en un claquement de doigts. Ils se sont assignés des objectifs annuel et quinquennal. Cependant, rien n’a encore été fait de façon perceptible et qui vivifierait, ces citoyens qui ont tout donné afin qu’il y ait cette alternance au sommet de l’État béninois en 2016.
Quel sort pour le secteur privé ?
La prise du pouvoir du président Talon mettait moralement le holà à une ère de musellement des entrepreneurs privés qui ont souffert le martyre sous les régimes de Boni Yayi. Cependant, le régime du “Nouveau Départ “ tergiverse entre stratégie à adopter et réalisme. Du coup, sur huit points avancés, seule la poursuite des réformes structurelles engagées est mise en œuvre avec ses conséquences directes et indirectes sur le secteur privé.
Après avoir suspendu les engagements étatiques – contrats et payements en cours - avec les prestataires privés, Talon et son gouvernement ont mis neuf mois d’exercice du pouvoir pour pondre le Pag qui évoque en son point trois, la directive à suivre pour relancer le secteur privé. Les lignes n’ont visiblement pas bougé en faveur dudit secteur. Or, un État qui aspire au développement, crée les conditions adéquates à son secteur privé qui plus, reste sous tous les cieux, pourvoyeur d’emploi durable et de richesse.
La crainte des entrepreneurs
Le pouvoir en place au Bénin entend octroyer plusieurs marchés de gré à gré dans la perspective de contourner les procédures à n’en point finir, de gagner en temps et surtout, d’être réaliste dans le temps quinquennal. C’est de l’audace qui enchante ! Cependant, l’agissement du premier magistrat béninois aux premières heures de sa prise du pouvoir jette comme un voile de doute sur sa sincérité ! S’il y a des entrepreneurs qui pourraient se réjouir actuellement, ce sont les pro-gouvernementaux ! Patrice Talon lui-même a, par décret présidentiel, rétabli toutes ses entreprises, entre-temps mises en cause sous le régime défunt. Des voix s’élèvent de part et d'autre pour dénoncer la méthode sournoise de gestion qu’adopte le régime du “Nouveau Départ “. Et c’est dans ces conditions que le gré à gré a été privilégié. Or, il n’est conseillé que pour des mesures d’urgence et circonstancielle.
Le Bénin n’a en réalité, aucun problème à résoudre en urgence en ce qui concerne le secteur privé ! Ce secteur a effectivement besoin notamment, d’un accès facile aux crédits, d’une amélioration du climat des affaires et surtout, d’une fiscalité rationnelle. En tout, il y a nécessité de corriger des choses et non d’inventer des conditions pour se tirer de profits personnels. Après près d’un an passé au sommet de l’État, Talon et ses sbires ont juste jeté des idées dont les concrétisations restent énigmatiques !
TAC.