Les députés béninois réunis en séance plénière depuis la mi-journée de ce mardi, poursuivent les débats sur le projet de révision de la constitution, sujet à de fortes contestations de la part des partis politiques et organisations de la société civile ainsi que des populations mobilisées par centaines sur l’esplanade de l’assemblée nationale à Porto-Novo.
Les débats sont houleux et orientés par la déclaration de la doyenne d’âge de l’Assemblée nationale, Rosine Soglo accusant l’ensemble des parlementaires d’être ‘’achetés’’ pour adhérer ou non au projet.
« Moi-même j’ai reçu l’argent. Notre libre arbitre a été altéré par l’achat de conscience. Mais, je dis non au projet en l’état. Faites ce que vous avez à faire c’est votre droit. Mais ne trompez pas le peuple », a lancé Rosine Soglo après la première suspension des travaux.
Ces propos qui ont enflammé les débats ont conduit à la deuxième suspension des travaux par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji.
Selon les articles 156 de la constitution en vigueur, aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire, la forme républicaine et la laïcité de l’Etat.
L’adoption du projet au trois quart des députés soit 63, va déclencher l’examen et l’amendement du projet de révision de la constitution du 11 décembre 1990.
Dans le cas contraire, le projet est rejeté.
Manifestant contre le projet, les magistrats ont déclenché ce mardi une grève illimitée fermant tribunaux et cours pour réclamer le retrait du projet de révision qui porte un coup à l’indépendance du juge.
DJ/of/APA