"Ici, c’est le Bénin" comme l’a écrit et martelé le Frère Melchior, Albert Tévoèdjrè. Mais, visiblement, Patrice Talon n’a pas cherché à comprendre le sens et la portée de cette phrase. Tout porte à le croire après ce vote contre le projet de révision de la Constitution qu’il a adressé aux parlementaires. En effet, si le chef de l’Etat pouvait prédire ce malheureux sort qui a été infligé à son document, il aurait dû se raviser et le retirer humblement du Parlement. Mais étant un "compétiteur né", il y a cru dur comme fer et a décidé de foncer tête baissée avec son ministre de la Justice et ce, malgré la forte protestation pour le retrait. Le chantre de la Rupture n’a pas du tout voulu céder face aux observations sévères de hauts juristes, de constitutionnalistes et autres acteurs réunis au sein du Front pour le sursaut patriotique. Avec les marches, les sit-in, la paralysie du secteur de la Justice et les nombreuses menacent qui se dégageaient dans l’opinion, Patrice Talon aurait pu vite retirer ce projet et s’éviter ce rejet synonyme de camouflet, mais en même temps de victoire pour ces populations qui ont exigé un minimum de consensus autour du texte.
W.B