La loi N° 2017-05 fixant les conditions et la procédure d’embauche, de placement de la main d’œuvre et de résiliation de contrat de travail en République du Bénin et celle N°2017-03 portant régime général d’emploi des collaborateurs externes de l’Etat, votées à l’Assemblée Nationale, il y a quelques semaines, fait des émoules dans le rang des travailleurs. Pour éclairer la lanterne du peuple, la ministre de la fonction publique, Adidjatou Mathys est montée au créneau pour mieux expliquer le bien fondé des lois. C’était le mardi 04 Avril 2017 dans la Tour Administrative. Dans ses propos liminaires, l’autorité a donné le point de vue du gouvernement sur les deux lois. Parlant de la loi relative aux collaborateurs externes, la ministre pense qu’il s’agit d’une loi qui permettra à l’Etat de recruter peu de personnes pour peu de temps, pour une bonne performance et le progrès. A l’en croire, il serait dérisoire de dire que l’administration regorge d’assez de compétences et égoïste de ne pas recourir aux compétences formées à grands frais par l’Etat. « Les collaborateurs viennent pour un contrat à durée déterminée selon le cas », rassure-t-elle. Et au conseiller technique juridique du ministère, Yves Ogan, de renchérir, « cette loi concerne peu de personnes, peu de structures pour peu de temps ». Mais, elle a vocation, poursuit-il, à poser les bases d’un développement durable et le décollage économique du Bénin par des Agents qui ne sont ni Agents permanents, agents contractuels, ni agents territoriaux. « Son caractère temporaire vient régler toutes les critiques liées à sa particularité »,conclut-il. Par ailleurs, au sujet de laloi relative aux conditions et la procédure d’embauche, la ministre de la fonction publique estime que la loi vient modifier certaines dispositions du code de travail. D’après la conférencière,l’employeur est beaucoup plus à l’aise, à plus de contraintes, et recrute plus de chômeurs pour beaucoup d’emplois. En faveur de l’employé, « pendant la période d’essai, l’employeur a l’obligation de payer la période », a fait notifier la ministre. L’autre merveille est que« le tribunal du travail établira désormais deux accesseurs dont un pour défendre l’employé en difficulté », a rassuré la ministre. A son tour, le conseiller technique juridique du ministère, Yves Ogan, a martelé que la vocation de la loi est de pallier les insuffisances du Code du travail et permettre aux entreprises d’embaucher sans réticences. « Ces dispositions sont mises en place dans d’autres pays », précise-t-il.
Emmanuel GBETO