12 mois de contre-performance du régime Talon dans le secteur de la sécurité. Le Gouvernement du Nouveau départ a eu toutes les peines du monde pour asseoir un dispositif efficace susceptible de garantir la quiétude des populations et de rassurer les investisseurs. Le régime a été accueilli dès son installation par des braquages intempestifs dans les principales villes du pays et sur le corridor. A Cotonou, notamment dans la zone commerciale, il n’y a de jour où des balles ne crépitent et que des caisses des institutions financières et de Microfinance, des supermarchés ne soient vidées par des malfrats décidés à en découdre avec les forces de sécurité. Les forces de l’ordre ne venaient que pour constater les dégâts. Le fait le plus marquant de cette première année de gouvernance dans le secteur de la sécurité reste le braquage d’un véhicule de convoyage de fonds avec la disparition de la somme record de 1 milliard 200 millions de francs Cfa.
Dans le bas-peuple, les cambriolages et les vols de motos sont légion. A ceci, il faudra ajouter les assassinats, des découvertes de cadavres, des disparitions d’individus. Et ce n’est pour rien que la population obsédée par ces scènes de violences gratuites, se sentant délaissée par les forces de sécurité publique, a choisi de faire recours à la ‘’légitime défense’’, c’est-à-dire la vindicte populaire. A la moindre alerte de vol, les prétendus délinquants sont traqués, passés à tabac et brulés vifs.
Un cafouillage au sein de la hiérarchie
En dehors de l’argument du manque de moyens matériels et humains pour faire face à l’insécurité grandissante dans les principales villes du Bénin, il y avait également un facteur non moins négligeable qui pesait dans la balance. Il s’agit d’une part des difficultés de collaboration entre les gendarmes et les policiers dans leurs zones de compétence, et d’autre part de la guerre de leadership au sein de la police nationale. Plusieurs camps ont été formés et chacun d’eux militait pour assurer le commandement ou l’affaiblir selon le cas. Il aura fallu, dans ce mélimélo, le renfort des militaires pour faire face à la pègre. Et avec la mise en œuvre de la nouvelle carte sécuritaire, la mise à disposition des unités de moyens roulants et fonds de roulements l’accalmie est de retour, mais l’insécurité subsiste.
Un calme précaire
Les malfrats ont changé de tactiques et reviennent progressivement perturber la quiétude des populations. Le calme observé dans les principales villes depuis quelques mois n’est qu’un trompe-l’œil. Cette fois-ci, ce sont les petits centres de commerce et les particuliers qui sont ciblés. Les cambriolages se multiplient, les vols de motos sont devenus fréquents. Nuitamment, les véhicules sont attaqués. Les pare-brises sont endommagés, et les appareils de sonorisation, les pneus, les appuis-tête et même des batteries sont vidés des voitures. Les populations de Cotonou et d’Abomey-calavi continuent de se plaindre des cas d’insécurité malgré le nouveau dispositif sécuritaire. Les autres villes ne sont pas non plus épargnées. En attendant la mise en œuvre d’autres réformes majeures dont le recours à la vidéosurveillance, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique se doit de revoir son dispositif sécuritaire pour que règne la quiétude au sein des populations.
La transhumance résiste à la rupture
En dépit des dispositions prises pour maitriser la transhumance, le phénomène continue de faire des victimes dans plusieurs localités du pays, du Nord au Sud. Les affrontements entre éleveurs et agriculteurs sont fréquents et se terminent par des morts d’hommes. De nombreuses localités dans le septentrion, le Zou et le Plateau sont sous la menace du phénomène notamment Malanville, Kandi et Kétou. Les forces de sécurité ont du mal à endiguer ces affrontements. Pour finir, il faut remarquer que l’an un du régime de la rupture a été également marqué par le drame de Tori-Avamè ayant fait des dizaines de morts et des blessés graves, ceci du fait de la légèreté dont ont fait preuve les forces de sécurité publique.
Richard AKOTCHAYE (Coll.)