COTONOU -- L'activiste togolaise, Farida Nabourema a lancé une pétition pour demander à la France de restituer au Bénin, ses objets royaux emportés par l'armée française lors de la conquête de novembre 1892 et répartis actuellement dans les musées français (Musée de l'Homme, musée de Quai Branly) et dans les collections privées, a appris mercredi Xinhua de source officielle à Cotonou.
A travers une pétition lancée sur le site change.org, elle appelle le président français, François Hollande, à rendre au Bénin les trésors royaux que la France a pris de force pendant la colonisation.
"Nous venons en tant que citoyens africains soucieux de la restauration de la dignité africaine longtemps bafouée par la République que vous dirigez : la France. Votre nation comme vous le savez a envahi les nôtres, tué des millions de nos ancêtres, réduit plusieurs autres millions aux travaux forcés et pillé vigoureusement aussi bien nos ressources naturelles que nos patrimoines culturels dans la période la plus obscure de notre histoire contemporaine appelée +colonisation+", a-t-elle écrit.
Pour cette activiste togolaise, la colonisation de l'Afrique par la France et autres nations européennes a dépourvu le continent africain de sa richesse la plus sacrée que constitue son patrimoine culturel.
"Le pillage de nos œuvres d'arts, nos trônes royaux, nos statues, nos masques, nos armements, nos bijoux, nos meubles, nos fétiches et autres; est la base de l'acculturation et de l'aliénation de nos peuples qui aujourd'hui peinent à retrouver leurs repères", a-t-elle déploré, exigeant la restitution de ses biens culturels aux pays spoliés.
"Considérant que nos nations dont le Benin qui par le biais de son président Patrice Talon, sont enfin prêtes à s'affranchir de la domination que nous a trop longtemps imposée votre cher pays la France, nous peuples africains exigeons que vous donniez une suite positive à la requête du gouvernement béninois qui souhaite rentrer en possession des 5.000 objets culturels que vos prédécesseurs ont volé au Dahomey sans pudeur et exposent avec fierté dans vos musées tel celui du quai Branly", a-t-elle exigé.
De son retour de Paris, la capitale française, lundi 3 avril dernier, où il est allé discuter avec les autorités françaises du processus du rapatriement de ces objets royaux, le chef de la diplomatie béninoise, Aurelien Agbénonci, a affirmé tout son optimisme à l'aboutissement de la démarche du gouvernement béninois.
"L'espoir est encore permis, je suis assez optimiste quant à l'aboutissement de notre démarche. Mais cela nécessite du travail, de la sérénité, de la confiance mutuelle. Je crois que le ministre français des Affaires étrangères et moi-même, nous nous faisons confiance et cela, à mon avis, devrait permettre d'avancer assez bien", a-t-il déclaré sur les ondes de la Télévision publique béninoise.
Mais auparavant, dans une récente correspondance adressée aux autorités béninoises, le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean Marc Ayrault, a donné un avis défavorable à la requête du gouvernement du président Patrice Talon, relative au rapatriement des objets royaux emportés par l'armée française lors de la conquête de novembre 1892 et répartis actuellement dans les musées français (Musée de l'Homme, musée de Quai Branly) et dans les collections privées.