Une grande partie de la population béninoise trépigne d’impatience, vu l’espoir du départ. « Nous avons cru qu’à l’avènement du président Patrice Talon, il y aura du travail pour tout le monde. De promesse en promesse, nous avons constaté que nous sommes toujours au même niveau jusqu’à présent et ça chauffe vraiment. Les attentes du peuple ne sont pas comblées », ont affirmé certains citoyens rencontrés dans la ville de Cotonou. Pour d’autres, c’est le volet social qui semble avoir été négligé. A les en croire, l’opération de libération de l’espace public et la lutte contre la vente de faux médicaments n’ont pas amélioré la situation. Au contraire, elles ont accentué la morosité économique. « L’atmosphère est morose. Nous sommes dans une crise financière. L’argent ne circule pas. Le panier de la ménagère est vide. Les Béninois ont faim et souffrent énormément », ont-ils déploré. Au niveau de la filière véhicules d’occasion, la chute du Naira, la décision d’interdiction d’importer les véhicules du Bénin vers ce pays ne donnent plus d’espoir aux acteurs. C’est ce qu’a affirmé le président du groupement des importateurs de véhicules d’occasion du Bénin, Tadjou Adédjouma. Selon lui, le gouvernement est resté sans réponses à leurs souffrances. « Le gouvernement n’a pas du tout le temps de parler des importateurs de véhicules d’occasion parce que depuis un an, on n’a pas cessé de faire la cour aux autorités. Malheureusement, on n’a pas eu de satisfaction », a-t-il expliqué avant d’indiquer qu’il faut réfléchir à comment relancer cette activité. De son côté, le président Patrice Talon est bien conscient de la situation économique que traverse le Bénin. Il l’a évoqué lors de sa visite à Parakou en novembre dernier. Pour lui, « on a beau avoir faim, il n’est pas concevable de manger un plat mal préparé. Il faut avoir la patience d’attendre qu’il y ait des ingrédients, qu’ils soient mélangés pour être portés au feu. Que la sauce mijote et que le repas soit digeste ».
Léonce Adjévi