Le refus opposé par l’Assemblée nationale à la prise en considération du projet de loi portant révision de la Constitution du 11 décembre 1990, ne peut constituer un handicap à la poursuite de la longue marche de 5 ans, entamée le 6 avril 2016. Le mode de gouvernance imposé par Patrice Talon, qui conjugue méthode, rigueur et discipline dans la gestion des affaires publiques, laisse des traces dans les sillons de la République, et ça ne serait que perte de temps, que de s’attarder sur cette fausse note au parlement. D’ores et déjà, l’histoire retient que le chef de l’Etat a tenu sa promesse. Cette parenthèse fermée, la mise en œuvre du Programme d’actions du gouvernement (Pag), seul véritable contrat social, censé à terme, apporter un mieux-être aux Béninois, devrait désormais focaliser les attentions et mobiliser toutes les énergies. Un projet ambitieux, élaboré avec doigté, dont la mise en œuvre suffirait à porter en triomphe l’Homme du nouveau départ au soir de son séjour au palais de la Marina. En réalité, la finalité de sa gouvernance, c’est la satisfaction de ses concitoyens. Et pour la réussite de cette mission, Patrice Talon a la faveur du temps. Encore 4 ans, et les Béninois feront le bilan de sa gouvernance. Le chef de l’Etat ne devrait donc pas se laisser distraire par les aléas politiques. Il ne sera jugé que sur les actions. L’unique défi, à l’entame de sa deuxième année de gouvernance, est la mise en œuvre du Pag, qui devrait entrer dans sa phase active. Le peuple s’impatiente.
Exécution du Pag pour un véritable Nouveau départ
‘’J’ai aspiré à la plus haute fonction de notre pays, en raison de ma révolte contre la pauvreté. Des pans entiers de notre économie sont asphyxiés, notre système éducatif est défaillant… J’ai voulu que vous soyez témoins du lancement de ce Pag, non pas pour en partager la responsabilité, mais je souhaite qu’à la fin du mandat vous puissiez nous juger là-dessus’’, déclarait Patrice Talon à l’occasion du lancement du Pag. C’est dire que l’Homme du 6 avril 2016 prend la mesure de l’enjeu.
En effet, le programme d’actions du gouvernement (Pag) sur la période 2016-2021 vise une transformation économique et sociale du Bénin. Et, pour relever ce défi, le Pag repose sur trois piliers à savoir : consolider la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance, engager la transformation structurelle de l’économie et améliorer les conditions de vie des Béninois. Ces 3 grands piliers sont subdivisés en 7 axes stratégiques, et se résument en 45 projets phares qui seront conduits par des agences placées directement sous la supervision de la présidence de la République, 95 projets sectoriels visant à soutenir les grands volets du partenariat public-privé dans différents secteurs visés, 19 réformes institutionnelles pour mettre en place un cadre démocratique plus équilibré et une gouvernance renforcée.
L’on retient également le développement des infrastructures de transports avec la construction de l’aéroport international de Glo Djigbé, de l’autoroute du contournement nord de Cotonou et celle entre les communes de Sèmè Kpodji et Porto Novo. Le gouvernement entend aussi créer plus de 500.000 emplois dans tous les domaines de la vie économique du pays, et améliorer la production énergétique. Au plan agricole, 7 pôles de développement sont prévus pour plus de 150.000 emplois. Il s’agira aussi de garantir l’accès à l’eau potable à plus de 5.000 citoyens à l’horizon 2021. Au total, 9039 milliards dont 7086 pour les projets phares seront mobilisés pour la mise en œuvre du Pag du Nouveau départ.
Le défi est grand, et ne laisse aucune place à la politique politicienne. Patrice Talon doit réussir.
Arnaud DOUMANHOUN