Le projet de révision de la Constitution présenté par le Gouvernement vient d’être rejeté à la phase de la recevabilité.
Faut-il s’en réjouir ? Faut-il désespérer ?
Une approche nuancée est nécessaire pour mieux comprendre les causes de ce rejet.
Rien n’est compromis de manière irrémédiable. N’oublions pas que le Chef de l’Etat a fait des réformes politiques et institutionnelles un axe majeur de son quinquennat.
Ce rejet n’exprime pas une hostilité absolue à toutes réformes constitutionnelles.
D’ailleurs, le fait qu’il y ait eu 60 députés qui ont voté pour la recevabilité du projet montre à suffire l’opportunité de la révision. Le vote de cette majorité démontre qu’une grande partie de la classe politique est contre l’immobilisme.
Le rejet du projet révèle plutôt une nouvelle forme d’expression de revendications politiques en faisant procéder à une relecture du projet de réformes par une commission afin d’amender certains points.
Il peut également se justifier par un travail d’explication du projet de réformes insuffisant. Il me semble nécessaire d’expliquer clairement le pourquoi, le comment et les avantages que la démocratie béninoise pourrait en tirer aussi bien auprès de nos élus que de nos compatriotes.
Ce projet de réforme constitutionnel doit être avant tout un débat à caractère technique et non l’occasion d’exprimer une opposition à la politique menée par le Chef de l’Etat.
Enfin, le Chef de l’Etat a, cependant, toujours la possibilité de réintroduire le projet après avoir pris en compte les propositions pertinentes et constructives pour que cette réforme institutionnelle soit une réussite.
La démocratie béninoise en ressortirait grandie et renforcée.
Jacques A. MIGAN
Ancien Bâtonnier