Le parlement béninois a jugé ce mardi non recevable le projet de loi portant révision de la constitution, initié par le président de la république, Patrice Talon.
Il ne manquait que 3 voix pour que le projet soit adopté. Il fallait 63 voix, soit les trois quarts des 83 députés à l’Assemblée nationale, mais seulement 60 députés ont voté pour.
Pendant les six heures qu’ont duré les interventions, les opposants ont avancé trois arguments majeurs pour le rejet de ce projet notamment des dossiers socio-économiques plus urgents à traiter que la révision, une démarche plus participative avec un consensus de la population et le texte proposé qui selon eux n’est pas recevable.
Ce vote de non-recevabilité du projet de révision de la constitution béninoise du 11 décembre 1990, fait suite au rejet à l’unanimité, le 24 mars 2017 par le parlement, d’étudier en procédure d’urgence, le même projet de réforme constitutionnelle.
Pour les députés opposés à la révision de la loi fondamentale, il s’agit d’une victoire du peuple et non une victoire contre le président.
Toute la journée du mardi, près d’un millier de personnes s’était amassée sur l’esplanade de l’Assemblée nationale pour mettre la pression sur les députés et exiger le rejet du projet.
Le texte porté par le gouvernement béninois reformule 43 articles sur les 160 que compte la constitution en vigueur et prévoit un mandat présidentiel unique de 6 ans, des réformes sur la quasi-totalité des institutions de la république et sur le conseil supérieur de la magistrature.