S’il y a une actualité qui a fait et continue de faire le buzz, c’est celle relative au rejet par lAssemblée nationale du projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990 introduit par le gouvernement du Président Patrice Talon. Le député Amadou Issifou de la 8ème circonscription fait partie des 22 députés qui ont voté contre le projet de révision de Patrice Talon pour rester en phase avec les aspirations de sa base qui ne voulait pas de cette révision. Par ce vote négatif, très apprécié, le suppléant du ministre de l’intérieur est devenu l’idole des populations de Parakou et de toute la 8ème qui voient en lui un sauveur de la démocratie béninoise. Ce qui fait de lui, depuis le mardi dernier, le nouvel homme fort de la cité des Koburus. Invité sur la chaine de radio privée Arzèkè Fm de Parakou, l’honorable Amadou Issifou a non seulement donné les motivations de son vote négatif, mais aussi, il s’est prononcé sur le bilan de l’an un de la gouvernance Talon et sur l’actualité sociopolitique tant au plan national que local.
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Comment le processus a été conduit et vous avez voté non pour la recevabilité du projet de révision de la Constitution ?
Merci messieurs les journalistes. En effet, le mardi 04 avril dernier, le parlement grâce à une minorité de blocage, a rejeté le projet de révision de la Constitution. Pour ceux qui ont de petites notions de droit constitutionnel, il fallait une majorité qualifiée de 63 députés au gouvernement pour permettre la recevabilité du projet. Le gouvernement a échoué à cause de 23 députés qui ont refusé d’adhérer au projet pour des raisons diverses.
Qu’est ce qui justifie le fait que vous avez voté non pour le projet ?
J’ai été envoyé au parlement par le peuple. Qu’il vous souvienne au lendemain de l’ouverture de la session, nous avons entrepris une tournée de concertation de nos mandants de la 8ème circonscription, mais le message est clair, de Tchaourou à Parakou et de N’Dali à Pèrèrè, c’est le rejet de ce projet. Si nous sommes mandatés par le peuple, le peuple nous donne des instructions, est-ce qu’il faut faire le contraire ?
Est-ce que c’est après la tournée que vous avez décidé de voter non pour la recevabilité ou votre décision était prise bien avant la tournée?
La tournée avait pour motif de consulter le peuple, avoir l’avis du peuple avant de décider. C’est ce que nous avons fait. Et bien évidemment, on a fait la tournée avec mon collègue l’honorable Rachidi Gbadamassi et je ne vois pas une seule commune qui nous a demandés d’aller voter pour, à moins qu’on me prouve le contraire. Il faut qu’on me démontre la commune qui nous a demandé de voter pour.
Est-ce qu’à la fin de chaque étape, vous faites la synthèse pour savoir les communes qui ont dit non ou oui ?
J’ai été clair, je dis que le message a été unanime, nous sommes restés dans le même véhicule avec l’honorable Rachidi Gbadamassi. On faisait le décryptage de chaque séance, pour tirer les conclusions.
Votre collègue Rachidi Gbadamassi a dit au cours des débats mardi dernier qu’il fallait voter pour la recevabilité du projet afin de pouvoir faire des amendements. Qu’est-ce que vous en dites ?
Avant de répondre à votre question, je voudrais demander à la population de la 8ème circonscription de m’écouter correctement. Le fait de nous dire, j’ai voté pour la recevabilité c’est un complot qui est très bien organisé, c’est un grand piège. On dit je vote pour la recevabilité, quand vous recevez vous avez l’obligation d’étudier article par article. Je prends un cas, on dit le Chef de l’Etat demande que ce soit le mandat unique, dites moi qui sont ceux qui sont pour, c’est la majorité absolue qui adopte, ce n’est plus les ¾ ça veut dire que si 42 députés votent pour, l’article là passe. Etant donné que le monsieur a 60 députés, et à l’avance, ils avaient estimé avoir 69 à 70 députés, j’en ai même discuté avec mon collègue qui m’a dit nous tournons autour de 69 voire 70 députés.
Quand votre collègue parle de 70 députés, est-ce qu’il vous compte dedans parce que vous êtes un député alliance Soleil ?
C’est à lui de savoir s’il me mettait dedans ou pas mais il dit le point fait 69 ou 70 députés. Si l’homme a 60 députés et qu’on doit voter article par article, si vous recevez vous êtes foutu. Si vous recevez ça veut dire que le projet est voté en l’état parce qu’il a la majorité absolue. Parlant d’amendement, si la majorité vote contre votre amendement, ça ne passe pas.
Est-ce que vous avez parcouru les nouveaux articles et qu’est-ce qui vous fait peur dans les propositions ?
Même ceux qui ne sont pas députés ont été imprégnés du contenu. Les gens nous ont miroité de bonnes choses, je dis le gouvernement et ceux qui ont conçu ce projet et ils ont fait une forte propagande par rapport à leur volonté. Regardez le mode de désignation des membres de la cour constitutionnelle, de 7 on passe à 9 membres, et désormais les magistrats en leur sein, dégagent 6 sur les 9 par mode électif. Quand on parle de mode électif, c’est la force de l’argent. Nous sommes au Bénin.
Parlant de l’argent dans les élections vous voulez rejoindre l’honorable Rosine Soglo ?
Quand on nous parle de mode électif, vous savez comment nos campagnes électorales se font. C’est la force de l’argent. Les magistrats 6 le Président de la République dégage 1, le président de l’Assemblée nationale dégage 1, les anciens présidents de l’Assemblée nationale en leur sein dégagent 1. Le point donne les 9 membres de la Cour Constitutionnelle pour un mandat de 9 ans au lieu de 5 ans. Pensez-vous que l’équilibre interrégional peut-être respecté dans ce cas ? Si je prends le cas de la Côte d’Ivoire si le Président Ouattara n’avait pas des membres au sein de la cour constitutionnelle, est-ce qu’il peut être là où il est aujourd’hui ?
Est-ce que vous avez échangé avec le ministre Sacca Lafia sur ce projet de révision de la Constitution qui est un projet sensible ?
Il faut chercher à savoir comment Alliance Soleil est née. Alliance Soleil est un regroupement de plusieurs partis et mouvements politiques. Si Dieu m’a amené à l’Assemblée nationale, je ne suis pas libre de décider selon ma conscience? Je ne suis pas libre d’écouter le bas peuple ? Pourquoi alors la tournée de consultation ? Est-ce que c’est le ministre Sacca Lafia qui a consulté la base ? Lorsque j’ai donné mon point de vue au général Gbian Robert, il m’a demandé de voter selon ma conscience.
Le ministre de la justice, Joseph Djogbénou sur radio France internationale après le rejet a parlé de traitres dans la mouvance. Que répondez-vous à cela ?
Qu’est-ce que vous voulez que le ministre de la justice dise ? Qui a élaboré le projet ? Il doit pouvoir se défendre. Ce n’est pas le travail de la commission Djogbénou qui a été introduit au parlement par le gouvernement. Ceux qui ont participé aux travaux de cette commission l’ont dit et ne se reconnaisse pas dans ce qui est transmis au parlement et mieux, ils n’ont pas été contredis.
Est-ce que les problèmes de coton, de la précarité et du chômage sont liés à un projet de la révision ?
Une loi fondamentale qu’on veut modifier c’est pour toute la nation. Si la nation a des problèmes, il faut prioriser ces différents problèmes d’abord avant de réviser la Constitution. Maintenant tout ce que j’ai eu à dire en son temps ne vient pas de moi, mais plutôt du bas peuple. Vous n’avez pas remarqué les casses sauvages dans la ville de Parakou? Même nos lieux de prière sont cassés alors que le gouvernement n’a même pas les moyens pour aménager ces lieux. Je suis contre la façon de procéder aux déguerpissements. C’est le moment de le dire et je le dis à visage découvert. Par rapport aux faux médicaments, vous avez vu comment les gens ont amené les populations à ne plus se retrouver, à avoir l’insomnie parce que sérieusement endettée. Ce n’est pas un plaisir pour moi de voir mes mandants consommer les faux médicaments, mais je suis contre la manière dont la lutte a été menée. On aurait pu les inviter, échanger avec eux et leur donner un ultimatum. Cela n’a pas été fait et il n’a pas été tenu compte de la morosité ambiante dans le pays.
Quels sont vos rapports avec le ministre Sacca Lafia ?
Je suis allé voir le ministre Sacca Lafia et j’ai partagé avec lui mes inquiétudes par rapport à ce projet de révision de la Constitution. Il m’a dit, c’est vrai je partage tes inquiétudes avec toi, mais faites en sorte que toutes ces inquiétudes puissent être prises en compte dans les amendements à faire. Mais après avoir compris ce complot bien organisé et que la majorité absolue peut rejeter nos amendements parce que dans les coulisses on entend qu’on ne peut pas défigurer ce projet. Si les gens ne veulent pas défigurer le projet comment nos amendements peuvent être intégrés. On a compris que le projet est empoisonné et quand on vous dit que quelque chose est empoisonnée ne mettez même pas cela dans la bouche.
Est-ce que vous avez été associé pour empêcher le gouvernement d’avoir les ¾ ?
Je vous dis que j’ai été associé pour empêcher le gouvernement d’avoir les ¾. C’est tous ceux qui partageaient le même avis sur le sujet qui se sont mis ensemble. J’ai dit à l’honorable Rachidi Gbadamassi que si on vote le projet ce jour là que le projet ne passera pas, parce que la minorité de blocage est constituée.
Votre minorité de blocage va–t–elle durer dans le temps toujours par rapport au projet de révision ?
Vous savez notre bloc est déterminé et dans les prochains jours vous verrez de quoi est capable ce groupe.
Est-ce que vous vous êtes rapproché de Patrice Talon pour partager avec lui, la façon dont vous appréciez la gouvernance du pays par le régime de la rupture ?
J’ai demandé une audience auprès du Chef de l’Etat à maintes reprises, je lui ai toujours soufflé que je voudrais le voir pour un tête à tête toutes les fois où j’ai eu l’occasion de me retrouver quelque part où il se trouve. Il m’a toujours demandé de prendre contact avec Olivier Boko ou un autre ministre. Je n’ai pas pu avoir l’audience pour un tête à tête avec lui. Au début, il a voulu me voir et il m’a fait inviter.
Pourquoi n’avez-vous pas jugé utile de faire une sortie pour donner votre point de vue sur la gouvernance du pays et partager vos inquiétudes avec la population ?
Vous savez bien que ce n’est pas comme ça que cela s’organise. Il faut laisser le temps au temps comme je vous l’ai dit. Il faut apprécier d’abord avant d’agir. C’est le moment et je suis avec vous.
Quels sont les autres articles du projet de révision qui ont motivé votre vote négatif ?
Le Président de la République lui-même va ratifier par exemple les accords de crédits et de prêts, ça fait peur. Pour le cas de la carte universitaire, les députés ont fait des amendements qui n’ont pas été pris en compte. Dans ce contexte, on ne peut plus avoir confiance. La meilleure des choses était de rejeter le projet et à traves ce rejet, le Chef de l’Etat a pris conscience de la situation. Si à la veille du vote, tu demandais au Chef de l’Etat si ça va passer, il te répondra oui et qu’il aurait 70 députés. Je peux vous dire que la minorité de blocage était plus que 22 députés, des gens nous ont lâchés au moment du vote.
Que pensez-vous des propos tenus par Rosine Soglo le mardi dernier à l’Assemblée ?
Rosine Soglo sait de quoi elle parle. Mais moi, en ce qui me concerne, nous avons voté selon notre conscience. Personne n’a tenté de me motiver par l’argent. Nous allons laisser le temps au temps, le moment viendra.
Quels sont les avantages que Parakou peut tirer de votre non au projet de révision ou est-ce que ça projette la ville dans l’opposition pour retarder son développement ?
La révision de la Constitution peut empêcher le chômage des jeunes ? Est-ce qu’on a besoin de réviser la constitution pour donner le minimum social commun à la population, pour faire la promotion de la jeunesse, pour améliorer le panier de la ménagère ? Vous devez avoir remarqué que le rejet a baissé la tension qui montait dans le pays. Je vous dis que des gens sont venus à l’Assemblée avec des bidons d’essence, je pense qu’il faut nous féliciter d’avoir sauvé ce peuple.
Que répondez-vous à ceux qui disent que par votre vote négatif vous éloignez le Chef de l’Etat de Parakou ?
Non c’est de l’intoxication. C’est à travers cet acte que le Chef de l’Etat saura qu’il y a un digne fils qui n’est pas prêt à céder parce que avant que ce projet là ne revienne à l’Assemblée, il faut que le minimum social commun soit garanti au peuple.
Ne pensez-vous pas qu’il faut donner un peu de temps encore à Patrice Talon pour les solutions aux différents problèmes que vous évoquez ?
Pour un mandat de cinq ans, nous venons de finir un an et il a demandé de lui donner encore deux ans. C’est dans les deux dernières années que nous allons décoller ? Si vous faites le bilan, vous ne voyez pas que c’est catastrophique ? En dehors de la concrétisation du découpage territorial, de six départements, nous sommes passés à douze, les préfets sont nommés et installés, c’est seulement ce que je peux appeler le progrès. En dehors de cela, le reste de l’année, il y a les suppressions, les suspensions, les abrogations, les liquidations qu’est ce que nous avons gagné ? Qu’est-ce qui a changé quand le Chef de l’Etat a réduit le train de vie de l’Etat ? Ça doit être dans l’intérêt de la nation. La crise est nationale et je défie ce député qui va me dire dans sa commune et dans l’ensemble des 77 communes du Bénin, il y a une seule commune qui a dit oui à la révision de la Constitution. Je défie ce député qui va me dire moi dans ma commune la population a dit oui, nous sommes là-bas pour le peuple ou bien pour l’intérêt du gouvernement. Je n’ai pas vu de marche de soutien à la révision.
Est-ce que ce n’est pas trop de dire que le bilan de Patrice Talon est catastrophique ?
En un an, pour quelqu’un qui a un mandat de cinq ans, il y a un adage bariba qui dit que si demain sera bon c’est à partir d’aujourd’hui qu’on le sent.
Etes-vous de la mouvance ou de l’opposition ?
Je suis du côté du bas peuple. C’est-à-dire mes mandants de la 8ème circonscription électorale. Je les écoute avant d’agir. Si le bas est satisfait des actions du gouvernement, j’accompagne le gouvernement. Actuellement le bas peuple n’est pas satisfait. Nous venons de finir une tournée de consultation et on a recueilli l’avis du peuple. Je n’ai fait qu’interpréter les instructions que j’ai reçues de mes mandants.
Qu’est ce qui s’est passé pour que les deux députés de Parakou aillent en rangs dispersés par rapport au projet de révision de la Constitution ?
Moi, je pense que c’est peut-être une mal compréhension du message du peuple. Rachidi Gbadamassi a mal compris le message du peuple. C’est vrai qu’il a plus d’expérience parlementaire que moi, mais il n’est pas mon doyen en politique. Je suis un élève politique, j’ai un an d’expérience parlementaire mais le professeur politique n’a pas maîtrisé le complot politique qui est organisé sinon, il ne me dira pas j’ai voté pour la recevabilité. Vous votez pour la recevabilité, c’est KO, c’est voter le projet en l’état, et je défie quiconque qui va me dire que recevoir ce projet ce n’est pas le voter en l’état. Dans le cas contraire organiser un débat contradictoire. Vous invitez l’honorable Rachidi Gbadamassi et je viens et nous allons rentrer dans le vif du sujet. J’ai des questions à poser et vous verrez. Je demande à ce qu’on cesse d’endormir la population de la 8ème circonscription électorale. Après le rejet, Gbadamassi et moi nous nous sommes vus et s’est appelé et on s’appelle.
Que reprochez-vous à la gestion de Patrice Talon, sur le plan politique économique et social ?
Au plan politique, je dois dire que avoir de très bonnes relations avec le Président de la République c’est même se voir en dehors du travail et de discuter du pays. A chaque fois que le Chef de l’Etat vous invite c’est pour vous amener à défendre un dossier. Pensez-vous que ce sont de bonnes relations ça ? Moi, je ne pense pas. On a assez faire, cette fois-ci, il faut décortiquer avant d’agir. Il est hors de question qu’on nous appelle désormais pour nous dire voilà un dossier allez me sauver ce dossier. En douze mois, nous avons sauvés beaucoup de dossiers, le budget, les différentes ratifications et projets de loi. Je ne suis pas fâché contre le pouvoir. Les 83 députés émanent de la population des 77 communes. Quand on votait sans consulter le peuple, on le faisait selon notre conscience et peut-être contre le peuple et cette fois-ci on a consulté le peuple. Je dis désormais on va consulter le peuple. Je ne suis pas fâché et qu’on ne me dise pas que je suis contre le Chef de l’Etat.
Sur le plan économique, est-ce qu’il y a quelque chose à démontrer encore. Il y a eu des actions mais il faut reconnaître que la situation économique n’est guerre reluisante. Il faut combien de temps pour mobiliser les ressources ? Le régime passé malgré qu’il n’y avait pas les ressources, vous ne voyez pas Yayi Boni au front tous les jours que Dieu fait? Patrice Talon est au front où ? Les cotons qui pourrissent dans les champs. Au temps de Yayi, le coton est payé à bord champ et une fois acheté s’il y a incendie, c’est le gouvernement qui est responsable. Quelque part, le Président Talon nous amène à regretter Yayi. Aujourd’hui on demande à nos producteurs, que tant que le coton ne rentre pas à l’usine ce n’est pas payé. Les pistes rurales au temps de Yayi, au début de chaque campagne tout est aménagé. Allez demander aux transporteurs, cette fois-ci, le nombre de camions accidentés. Il n’y a pas de social dans ce qui se fait.
N’est-ce pas une indiscipline qu’un suppléant vote contre un projet du gouvernement auquel appartient son titulaire ?
Il n’y a aucune indiscipline dans le geste que j’ai posé. J’ai agit en conformité avec les aspirations des populations à la base. J’ai écouté la base.
Qu’est ce que le gouvernement doit faire pour que si le projet revient au parlement vous votiez oui ?
Le gouvernement doit revoir les conditions de vie des populations béninoises, en s’investissant énormément dans le social. Il faut la reprise des microcrédits aux plus pauvres sur toute l’étendue du territoire national. Le gouvernement doit voir comment accompagner socialement ceux qui ont été déguerpis. Je ne suis pas pour les marches de soutien et le populisme, c’est pourquoi, quand les gens voulaient me faire un accueil triomphal, je suis rentré à Parakou dans la nuit. Je sais aujourd’hui que j’ai le soutien des populations de la 8ème circonscription n’en déplaise à ceux qui diront le contraire. Ceci à cause des pluies de bénédictions, d’appels et de messages qui ne cessent de tomber sur moi. Je suis satisfait de l’acte que j’ai posé le mardi dernier et si c’était à reprendre, je le ferai.
Est-ce que vous avez les moyens pour continuer le combat seul s’il y a avait des défections dans le bloc des 22 ?
Si je dois continuer le combat seul, j’ai l’assurance que j’ai le peuple avec moi. Quand on dit la vérité on n’a peur de rien. Nous ne sommes pas contre le régime du Président Talon, on ne fait que relayer la vérité. Si le Président Talon fait bien demain, vous allez nous voir l’applaudir.
Que pensez-vous de la gestion du maire Charles Toko ?
La gestion du maire Charles Toko est catastrophique. Il est à l’image du Président Patrice Talon. Voilà un maire qui dit qu’il est élu, allez à la mairie, même un adjoint ne peut pas prendre le téléphone dans le bureau du maire. J’ai été conseiller municipal à Parakou et chef d’arrondissement. Voilà un maire qui ne sait même pas parler au peuple, mais il a acheté le pouvoir ? Allez en face de l’hôtel Diamant, il y a une mosquée qui a été cassée. Les délogements sauvages de l’auto-gare et du parc à bétail. On demande aujourd’hui aux zémidjans de payer 35000 F avant d’être zémidjans alors que par le passé c’est 3000 F. La mairie a beaucoup perdu dans les déguerpissements notamment au niveau du parc à bétail.
Est-ce que vous vous êtes approchez du maire pour lui faire part de vos observations par rapport à sa gestion ?
Il faut que quelqu’un soit ouvert avant qu’on ne s’approche de lui et je n’irai pas faire allégeance au maire de Parakou. Je ne suis pas associé à la destitution du maire KarimouSouradjou. Posez la question au maire Charles Toko, que pour régler le problème de l’eau potable à Parakou s’il a cherché à m’associer en m’appelant mais il a pris le soin d’appeler mon collègue Rachidi Gbadamassi pour faire venir le ministre de l’énergie. Quand il s’est agi d’amener les rois au palais, demandez les si j’ai été informé. Si c’est ma faute qu’on me le reproche. J’ai posé la question à Rachidi Gbadamassi qui m’a dit que le maire Charles Toko est fâché après moi parce que je ne l’ai pas soutenu au moment de la destitution de Karim Souradjou.
Votre mot de fin
Mon mot de fin s’adresse aux populations de la 8ème circonscription électorale, je voudrais leur dire d’avoir confiance en moi parce que je suis conscient qu’il n’y a pas de test pour aller à l’Assemblée nationale. Je suis conscient que c’est la population qui vote pour envoyer quelqu’un à l’Assemblée nationale. Je voudrais leur demander d’avoir confiance en moi parce que je vais toujours défendre leurs intérêts et surtout de ne pas se laisser distraire. J’ai compris que la population de la 8è n’est pas dupe et à chaque fois qu’on commet des actes, on nous les reproche. Au lieu qu’on vienne s’excuser, on fait le professeur. Je suis là, à leur écoute et à chaque fois qu’elles auront des instructions à me donner, je vais les respecter. Je voudrais les rassurer de ce que nous sommes à l’Assemblée et si leurs conditions de vie ne sont pas améliorées nous allons barrer la route à ce projet de révision.
Transcription : Albérique HOUNDJO